Quand il s’agit de choisir le feeder le mieux adapté à une situation donnée –vent, profondeur, courant, etc.–, on peut vite se perdre devant la multitude de poids, de formes et de grammages proposée de nos jours par les fabricants. Tous ces types de cages ont en effet été conçus pour des utilisations bien précises. Essayons donc d’y voir un petit peu plus clair.
Les plombées latérales
Les feeders lestés par une bande de plomb installée latéralement sont les plus classiques et nombreux sont ceux qui ont découvert la pêche au feeder avec ce type de cage. Ils ne sont pas taillés pour pêcher très loin (jusqu’à 50m) mais leur simplicité de conception et la grande diversité de formes, de tailles et de poids disponibles en font de vrais passe-partout.
•Les modèles ouverts : les cages ouvertes permettent un chargement rapide en amorce, par pincement entre les doigts. Farines et esches peuvent aussi s’échapper rapidement de la cage parvenue sur le fond. Ils sont donc idéaux pour des pêches rapides, à courte et moyenne distances.
•Les modèles fermés : les cages plastiques, fermées (non grillagées) ou simplement ajourées permettent de déposer des asticots vivants, entre deux volumes d’amorces, et de traverser la couche d’eau sans que les larves puissent s’échapper en chemin. Avec une cage fermée, il faut veiller à ne pas trop mouiller ni serrer l’amorce, sous peine de la ramener encore presque pleine !
•La forme : les formes cylindriques sont conçues pour pêcher en eau calme et apporter rapidement beaucoup d’esches sur le coup. Les cages cubiques ou en demi-lune ne roulent pas sur le fond et sont utiles pour pêcher les forts courants. Dans ce cas de figure, il est important de choisir le poids de son feeder au plus juste pour parvenir à un bon compromis entre la stabilité, la discrétion et la sensibilité indispensables.
La plombée terminale
Les cages à plombée terminale sont idéales pour pêcher à très grande distance (de 30 à plus de 90m).
•Les cages métalliques : classiques et polyvalents sont les feeders métalliques avec plombée aérodynamique, allant de 20 à plus de 150g (pêches extrêmes). Ils conviennent à tous les types de parcours. Leur contenance est souvent précisée par les termes anglais small, medium et heavy (petit, moyen, gros). Ces feeders peuvent être facilement propulsés à vide autour du coup amorcé, afin de déterminer où les poissons se nourrissent exactement. Petit inconvénient, la position du plomb en bout ne permet pas de pincer deux bouchons d’amorce entre les doigts comme on le fait pour emprisonner des esches dans une cage ouverte. Il faut donc introduire d’abord une petite quantité d’amorce, puis les esches et enfin une nouvelle dose d’amorce avant de serrer le tout. Autre inconvénient : à la récupération, le plomb a tendance à entraîner le montage et la ligne vers le bas, ce qui peut provoquer des accrochages sur des fonds un peu encombrés.
•Les cages plastiques : dans ce dernier cas de figure, mieux vaut s’orienter vers les cages en plastique. Leur aérodynamisme, dû à la plombée terminale, autorise de lancer à plus de 70m. Mais la légèreté de la cage en plastique permet, en récupérant très vite, de la décoller franchement du fond. Cela évite bien des accrocs et surtout la perte de beaux poissons. Lancés à vide, les feeders plastiques coulent plus lentement et permettent, avec un bas de ligne long (1m voire plus), de toucher de beaux poissons à la descente. Métalliques ou en plastique, ces feeders sont généralement cylindriques et ne sont pas adaptés à des pêches par fort courant car ils risquent à tout moment de rouler sur le fond, compromettant ainsi la précision de pêche. Néanmoins, sur une pêche de barbeau en rivière, on peut au contraire utiliser cet inconvénient pour mettre ses esches en mouvement et réaliser des dérives (un peu) à la manière d’un pêcheur au toc.
Le method feeder
Le method feeder est de nos jours incontournable pour la traque des beaux poissons. Sa forme est caractéristique. Il est plat, entièrement ouvert, et pourvu de quelques aspérités, trous et petits ergots, avec parfois de légers rebords, tout ça pour retenir au mieux farines ou pellets au moment du lancer et lors de la descente dans la couche d’eau. Ce type de feeder a principalement été pensé pour la pêche de la carpe, permettant de monter un bas de ligne extrêmement court, une dizaine de centimètres seulement. L’intérêt est de pouvoir déposer, en une seule fois, une petite quantité d’amorce, moulée sur le feeder, l’appât sur l’hameçon étant inséré au cœur de ce bouchon d’amorce. En matière de précision, difficile de faire mieux ! Cette approche, venue des carpodromes, se développe de plus en plus sur le domaine public, y compris pour la recherche d’autres espèces, grosses brèmes, tanches, carassins et même beaux gardons. Le method feeder est souvent utilisé avec des montages d’esches au cheveu (micro-bouillettes, maïs) ou classiques (vers de terre, asticots).
•Les method inline : les method feeders les plus classiques, dits method inline, coulissent sur la ligne mais peuvent être bloqués pour obtenir un montage autoferrant. C’est simple et efficace. Ils sont fournis avec le moule adapté à leur taille (small, medium, large) et permettent de pêcher tout type de parcours, dans des fonds allant jusqu’à 3,50m. D’un poids de 15 à plus de 50g, ils autorisent de pêcher à longue distance à condition de mouiller correctement son amorce qui ne doit pas se déliter. Certains method feeders sont équipés d’un élastique interne capable d’encaisser coups de tête et rushes puissants de gros poissons. Le bas de ligne peut ainsi également être affiné sur les pêches de poissons blancs.
•Les hybrid feeders : des modèles récents, nommés hybrid feeders, sont équipés de rebords qui retiennent bien mieux l’amorce au lancer. Munis ou non d’un élastique, on peut les utiliser en montage fixe ou coulissant. Ces caractéristiques techniques en font des modèles parfaits pour les pêches en profondeur (jusqu’à 4m).
Le pellet feeder
Tous les pellet feeders, de conception simple, sont un peu les mêmes, quelle que soit la marque. Coulissants comme les methods, ils peuvent être chargés en pellets facilement et propulsés très loin. Le petit capot qui retient les pellets retarde leur délitement qui se fait progressivement sur le fond. Très utiles pour les pêches de carpes, ils peuvent être utilisés en étang pour chercher brèmes et carassins. Les pellet feeders peuvent aussi être très utiles en grandes profondeurs, en lac ce barrage par exemple, pour piéger les grosses brèmes.
La variante pole-feeder
Il est possible, pour une pêche à moyenne distance (40-50m) d’utiliser une variante de feeder lesté en pointe : le pole-feeder. Cette variante est équipée d’un plomb terminal circulaire entourant sa base et lui permettant de se poser à plat sur le fond. Ce pole feeder a été conçu à l’origine à l’intention des pêcheurs au coup à la grande canne. Ouvert sur ses deux extrémités, le pole feeder est facile à recharger en amorce. Sa forme, en revanche, n’est guère aérodynamique et la précision va baisser avec la distance de lancer.