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La nouvelle trouvaille d'Olivier Plasseraud : le drop-toc

Olivier Plasseraud a encore frappé ! Après son célèbre Larvor suivi ensuite de l’Alvor, notre très estimé ancien collaborateur vient de mettre au point une nouvelle manière de pêcher au toc, en utilisant un montage directement inspiré du drop-shot cher aux pêcheurs de carnassiers. C’est ainsi qu’est né le drop-toc sur le berceau duquel s’est penché Marc Delacoste.

Faut-il encore présenter Olivier Plasseraud, figure de la pêche de la truite, auteur de vidéos à succès, inventeur du célèbre Larvor au tout début des années 2000 ?

Le montage

Toujours attentif aux évolutions de la pêche, sans cesse en train de cogiter, de chercher à améliorer ou à inventer quelque chose, il pêche depuis quelques saisons avec une approche innovante dont il a bien voulu me dévoiler les principes. Tout part en fait du montage. Sur un corps de ligne en nylon fluo de 12 à 16/100 est installé un guide-fil, puis noué un bas de ligne en nylon transparent de 12 à 16/100 selon les conditions et le parcours. L’hameçon, à œillet droit, est ensuite relié à la ligne par un nœud Palomar. Le brin de nylon libre doit alors être repassé dans l’œillet, vers le bas en tenant l’hameçon pointe vers le haut, détail indispensable pour obtenir une parfaite présentation de l’appât. C’est ce brin libre qui porte la plombée, constituée de 2 à 4 plombs n°2 à 6, pincés 5 à 8cm sous l’hameçon (voir dessin).


Crédit photo : Max Himelsa

Aucun nœud de blocage n’est effectué après la plombée, de manière à ce que les plombs puissent facilement glisser en cas d’accrochage, ce qui permet de récupérer le reste du montage sans avoir à casser.

Plus de précision

Les plombs sont de taille identique et serrés les uns contre les autres de manière à éviter tout ballant. Enfin, détail important: une ligature de type nœud pyrénéen est réalisée sur la hampe même de l’hameçon, 2 à 3 mm après l’œillet, pour retenir l’appât enfilé et éviter qu’il se tasse sur la courbure en cours de pêche.

Il n’est pas facile de trouver des hameçons à œillet droit de petite taille et suffisamment fins de fer. Olivier fabrique en fait les siens, à partir d’hameçons mouche, des TMC 100 (Tiemco), n°8 à 12 en fonction de son appât, dont il redresse soigneusement l’œillet à la pince après l’avoir chauffé à la flamme d’un briquet pour qu’il ne casse pas.
Crédit photo : Marc Delacoste

Un montage vraiment simple donc, et très vite réalisé. Sur un montage traditionnel, la longueur du bas de ligne offre une certaine liberté à l’appât ce qui n’autorise pas un contrôle vraiment parfait. L’astuce d’Olivier apporte une meilleure précision dans celui-ci, grâce à la position de l’appât, très proche de la plombée. Lorsque la ligne est bien conduite, l’appât reste très près du fond, ce qu’il faut pour être attractif.

La technique mise au point par Olivier Plasseraud se révèle surtout opérationnelle quand il s’agit de pêcher vers l’amont, la prospection se faisant en remontant le courant.
Crédit photo : Marc Delacoste

À la touche

Cela amène également une netteté dans la touche incomparable, spécifique au montage drop-shot, l’appât étant situé avant la plombée. Il n’y a donc aucun intérêt ici à différer son ferrage comme le font parfois certains pour assurer. En outre, la truite ne peut pas avaler car l’hameçon n’est pas en position terminale. «Avec le montage drop-toc, plus d’engamage, s’exclame Olivier. C’est une pêche au toc toujours propre !» Et en effet, les truites sont presque toujours bien piquées, au bout de la mâchoire supérieure le plus souvent, parfois à la commissure.

Sur un accroc, Olivier rentre sa ligne jusqu’à ce que l’hameçon vienne en contact avec l’anneau de pointe. Scion sous l’eau, il essaie différents axes de traction. Lorsque la plombée est coincée entre deux galets, il l’extrait le plus souvent de cette manière
Crédit photo : Marc Delacoste

Un guide-fil spécial

Avec sa plombée allongée, du fait que les plombs sont accolés, le montage accroche peu. Néanmoins, en cas d’accrochage, Olivier s’avance pour récupérer toute la ligne jusqu’à ce que l’hameçon arrive au contact de l’anneau de tête, ce qui est possible grâce à son guide-fil spécifique.

Idée développée à l’époque de son Larvor, le guide-fil utilisé par Olivier est constitué d’un simple morceau de nylon fluo (environ 30cm) de même diamètre que le corps de ligne, noué sur celui-ci par son centre avec un nœud simple à 4 tours, juste serré pour coulisser dur puis frisé avec la lame d’un couteau et roulé en boule. Il passe ainsi facilement dans l’anneau de tête de la canne.
Crédit photo : Marc Delacoste

Canne sous l’eau, il change simplement d’angle de traction pour décoincer sa plombée. Si après une longue dérive, l’accroc se situe trop loin pour être rejoint, il tire sur sa bannière pour faire glisser les plombs, seule perte en l’occurrence. Olivier précise bien que son montage drop-toc est surtout performant dans la pêche amont, en remontant. L’anneau de tête doit toujours précéder le montage, canne en avance sur la ligne donc, de manière à faire boucler le fil sous l’eau et créer un effet voile qui fait avancer la ligne. La bannière ne doit donc surtout pas être trop tendue. Si c’est le cas, l’hameçon décolle du fond et les plombs, étant très proches, arrivent avant l’appât, ce qui peut effrayer la truite.

La bannière ne doit pas être trop tendue, sous peine de présenter les plombs avant l’appât. 
Crédit photo : Marc Delacoste

Canne courte

Il ne faut donc pas chercher à obtenir une bannière trop verticale. Si cette approche peut se pratiquer dans tout type de rivières et avec tout type de cannes, elle fonctionne d’autant mieux avec une canne courte (3,30 à 3,60m) qui favorise une bannière un peu plus inclinée et une ligne bien bouclée. Avec ce montage, la pêche en dérive semble plus facile car les sensations sont plus nettes. On sent clairement, la plupart du temps dans la bannière, la plombée glisser sur ou gratter le substrat, ce qui confirme que l’appât pêche bien, au ras du fond. Si on ne le sent pas, c’est que le montage pêche trop haut. Dans ce cas, il faut détendre un peu la bannière ou alourdir la plombée.

Après le Larvor et l’Alvor, longue vie au drop-toc… en attendant la prochaine trouvaille d’Olivier Plasseraud ! 
Crédit photo : Marc Delacoste

Montage "tolérant" !

Si, au contraire, le montage ne dérive pas, qu’on doive le tirer pour qu’il avance, il faut alléger la plombée ou immerger un peu plus de bannière pour élargir la boucle qui tracte le tout. Cela dit, le drop-toc supporte mieux un léger sur-plombage qu’un montage classique, ce qui rassurera tous ceux qui manquent de repères à ce niveau. Une tolérance relative tout de même car c’est bien le courant qui doit véhiculer le tout, pas le pêcheur ! Les pêcheurs au toc s’attachent en général à laisser le plus de liberté possible à leur appât. Placer l’hameçon directement sur la bannière peut sembler aller à l’encontre de cette volonté. Cela ne semble pourtant pas gêner les truites, vu leur entrain à prendre l’appât et les résultats obtenus par Olivier que j’ai suivi attentivement lors de plusieurs sorties. Et c’est la même chose à propos de la proximité entre la plombée et l’hameçon. C’est lié au fait que l’appât se présente systématiquement avant les plombs lorsque la ligne est bien conduite, bannière bouclée sous l’eau. Éloigner la plombée de l’hameçon, en installant celui-ci au bout d’une potence par exemple, impliquerait inévitablement une perte de contrôle et de précision, avec des sensations plus diffuses. Au contraire, avec cette proximité voulue, le contrôle est précis, les sensations immédiates. « Il faut en revanche ferrer tout de suite, dès la perception de la touche, précise Olivier. Les ratés ne sont en fait pas plus nombreux et on peut penser que ce que l’on perd en ne différant pas le ferrage est compensé par ce qu’on gagne en évitant que les truites recrachent notre appât.»

De belles perspectives

Si le ver est l’appât principal, le drop-toc permet également de pêcher efficacement à la teigne, sans doute un peu moins avec les plus petits appâts. Au final, ce montage particulier et innovant pour les truiteurs offre plus de facilités pour faire ses premiers pas dans la pêche au toc, en procurant des sensations plus nettes et en étant plus tolérant vis-à-vis du poids de la plombée. Il ouvre également de nouvelles perspectives aux pêcheurs aguerris, en permettant notamment un contrôle de ligne ultra-précis qui peut se révéler décisif dans certains secteurs (postes réduits et turbulents). Sans oublier le plaisir d’une sensation de touche décuplée, qui n’est pas le moindre de ses intérêts.

La proximité des plombs et de l’appât peut surprendre mais vu la réaction des truites…
Crédit photo : Marc Delacoste

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