L’article R.436-18 du Code de l’environnement précise qu’une truite ne peut être conservée lorsqu’elle n’atteint pas 23 cm. Cette maille est nationale et, si le préfet ne précise rien, c’est à ce texte qu’il faut se référer. Mais depuis quelques années, fédérations et préfectures ont décidé de mettre en place des fenêtres de capture. Il n’y a pas aujourd’hui une maille, mais bien deux !
La fenêtre de capture
En réalité, il s’agit d’une fourchette de tailles au sein de laquelle un poisson peut être conservé. Plus petit ou, au contraire, dépassant une taille arrêtée par le préfet, il doit être remis à l’eau. On sait en effet aujourd’hui que les plus gros spécimens sont également les meilleurs reproducteurs au sein d’une rivière. Il convient donc de les préserver afin d’assurer un repeuplement optimal. Certaines fédérations n’ont pas hésité à mettre en place ces fenêtres de capture depuis cinq à six années mais aujourd’hui, eu égard aux résultats, la pratique tend à se généraliser. Il faut donc se reporter au site Internet de sa fédération pour connaître ses décisions en matière de maille et, le cas échéant, de fenêtre de capture.
Les quotas
S’agissant du nombre de captures autorisé, l’article R.436-21 est de toute évidence l’héritage d’un temps qui semble de plus en plus lointain, avec une cote toujours fixée à dix prises journalières. Aujourd’hui, la quasi-intégralité des fédérations départementales ont modifié et abaissé ce nombre. De très nombreux départements avaient d’ailleurs déjà fait ce choix depuis bien longtemps.
En baisse
Certaines fédérations, cette année, ont même pris la décision d’abaisser encore ce nombre de captures autorisées. Là aussi, ces changements doivent être impérativement connus des pêcheurs. Renseignez-vous bien localement avant d’attaquer cette nouvelle saison car la bonne foi ne sera pas un argument suffisant pour ne pas être verbalisé !
Les zones préservées
Par zone préservée, il faut principalement comprendre parcours no-kill. Deux choses notables doivent y être relevées : certains modes de pêche sont prohibés et le prélèvement de certaines espèces est interdit. Finalement, la mise en place de parcours no-kill ne repose que sur trois lignes dans tout le Code de l’environnement ! Ainsi, le paragraphe IV de l’article R.436-23 indique que : « Dans certaines parties de cours d’eau ou de plans d’eau et à titre exceptionnel, le préfet peut, par arrêté motivé, interdire l’emploi de certains modes ou procédés de pêche, limiter l’emploi des lignes mentionnées au 1° du I à des techniques particulières de pêche ou exiger de tout pêcheur qu’il remette immédiatement à l’eau les spécimens capturés d’une ou de plusieurs espèces ou de toutes les espèces. » Sur cette base, tout ou presque est possible pour le préfet qui décide de mettre en place un parcours no-kill. Comme quoi, il n’est pas toujours nécessaire d’avoir une grande quantité de textes pour laisser une marge de manœuvre aux fédérations. Attention ! La présence de panneaux indiquant le début d’une section no-kill n’a rien d’obligatoire. Un pêcheur doit toujours savoir où il se trouve et où il pêche. Il faut s’informer sur le site de la fédération départementale ou consulter directement l’arrêté préfectoral (généralement sur le site de la préfecture) afin de connaître les limites amont et aval d’un tel parcours.
Captures accidentelles
Attention aussi aux rivières qui comportent des sections de première catégorie et de seconde catégorie. Il est important, surtout pour les pêcheurs aux leurres, de savoir où l’on pratique exactement. Car autorisé en première catégorie, l’emploi de leurres « susceptibles de capturer un brochet de manière non accidentelle » est prohibé dès le passage en seconde catégorie (art. R.436-33 du Code de l’environnement). Attention à bien savoir où l’on se trouve car le changement n’est pas toujours aisé à distinguer. Certaines fédérations ont par ailleurs fait un travail pédagogique méritoire pour indiquer ce qu’étaient exactement ces « leurres susceptibles de capturer un brochet de manière non accidentelle ».
À ne pas oublier
Pour terminer ce petit rappel, reprenons brièvement quelques éléments de base. La pêche pourra débuter une demi-heure avant le lever du soleil pour s’achever une demi-heure après son coucher. Bien entendu, selon que l’on habite à Brest ou à Nice, ces heures ne sont pas identiques. En cas d’ouverture dans un département différent du vôtre, il faut aussi s’assurer que votre carte de pêche permet bien de pêcher où vous l’avez prévu. Pour certains départements, en effet, la réciprocité est encore une question délicate… Tous ces éléments étant dûment vérifiés, il sera temps de préparer comme il se doit cette ouverture tant attendue.
Les non réciprocitaires
La non-réciprocité, c’est l’obligation de régler une cotisation supplémentaire pour pêcher dans un département donné. Trois gros groupements sont réciprocitaires entre eux: l’Ehgo, le CHI et l’Urne. À eux trois, ils regroupent la majeure partie des départements français. On peut donc y pêcher sans supplément. Six départements –Lozère, Ardèche, Jura, Hautes-Alpes, Savoie et Haute-Savoie– ne sont pas ou ne sont que partiellement réciprocitaires. Pour les deux derniers, départements alpins, réciprocitaires entre eux, une seule cotisation est nécessaire. Pour les quatre autres, la pêche dans chacun implique le paiement d’une cotisation supplémentaire.