C'est à la mi-mai, une semaine après l’ouverture de la pêche en lacs de montagne, que Simon, Franck et Clément ont organisé une sortie sur un lac de barrage des Hautes-Pyrénées à 2 200 m d’altitude. Le temps est hivernal, il a neigé 15 cm l’avant-veille. Les trois amis connaissent parfaitement la montagne et sont des sportifs aguerris. L’accès à la berge convoitée est très difficile. « Il y a zéro pêcheur, il y a deux-trois descentes en rappel avec des cordes qu’on est obligées de laisser. C’est très dangereux, il faut avoir des notions d’escalade, prévient Simon. Il y a trois ans, au milieu des falaises, on avait aménagé un poste avec des pierres et de la terre par-dessus pour y poser une tente. On est obligé de descendre l’après-midi et de dormir sur place pour faire le coup du matin. » C’est une pêche extrême ! Au lever du jour, curieusement, les premiers lancers ne donnent rien.
Comme un thon
Tous les paramètres sont pourtant au vert. Le brouillard n’est pas encore levé, la petite arrivée d’eau qui descend de la montagne doit concentrer les poissons, et à trois mètres de la berge, le fond atteint 70 mètres ! « Pas une truitelle, pas un omble, ce n’était pas normal. Mais on a compris après un quart d’heure, analyse le pêcheur. Le bloc que j’ai tapé, ce n’était pas un caillou. Tous les petits poissons étaient en planque car le monstre était de sortie. » S’engage alors un combat digne des plus grands bras de fer qu’on peut avoir en mer : « Pour être honnête, avec le matériel proportionnel, j’avais l’impression d’être à la pêche au thon en bateau. Ça se déplace sur le côté, je ne maîtrise rien. Il m’a vidé 50 mètres de fil, si je levais, je cassais tout. J’ai galéré. Ça peut paraître un peu gros dans la tête des lecteurs mais c’était vraiment ça. » Et pourtant, Simon Betbeder a l’habitude. Notre homme de 32 ans a appris à pêcher la truite avec ses grands-pères dans le Béarn, il s’est mis aux lacs de montagne vers 16-17 ans avec les conseils de son ami Franck Tortorici, qui connaît les Pyrénées comme sa poche. Excellent pêcheur, il est ambassadeur Fiiish depuis 7 ans et Salty Crew depuis 5 ans.
Vieux poisson
À l ’expérience, Simon sort vainqueur de son combat. "Évidemment j’avais oublié le mètre mais il faisait entre 75 et 80 cm, on l’a mesuré avec une corde, et il dépassait les 5 kg, souffle Simon. Il était surdimensionné en poids et en taille. Il avait des nageoires comme des voiles, ça prouve la vieillesse du poisson. » Le cristivomer a été relâché dans la foulée des photos (vidéo à voir sur le compte Instagram de Simon, @la_sime). De quoi donner du baume au cœur avant d’attaquer l’escalade du retour !
Son matériel
- Canne : Phoxi Sert
- Moulinet : Vanford 4000 Shimano
- Leurre : Black Minnow 90 avec tête shore de 5 g Fiiish