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Les stratégies du mois de mai

Le mois de mai est là, avec tous ses bienfaits ! C’est certainement la période durant laquelle il est le plus difficile de définir une ligne de conduite au bord de l’eau tellement les opportunités sont nombreuses et ne dépendent, pour une fois, que de nos envies. L’immense majorité des milieux sont réveillés, et dès lors que les niveaux sont corrects, c’est le moment idéal pour se prêter à la pêche à vue. Les débutants auront l’occasion de multiplier leurs chances et, de ce fait, de s’améliorer, les plus aguerris y trouveront le plaisir de sélectionner certains poissons, sans pour autant être obligés de pêcher dans des finesses extrêmes.

1. LES CANNES

A. Les longueurs

Les cannes courtes (8’6 ou 9’) sont très largement employées dans la pratique de la pêche à vue. Rapides et maniables, elles ont bien souvent la préférence des pêcheurs qui aiment pratiquer à distance, notamment pour l’aisance des lancers, la précision, mais également pour leur réactivité au contrôle de dérive et au ferrage. Dès lors que l’environnement nécessitera une approche depuis une berge très végétalisée, une canne d’une longueur plus importante (10’ ou plus) sera un allié de choix pour la pratique du lancer arbalète. Également si un courant important nous sépare du poisson, un bras de levier important nous permettra de soustraire un maximum de soie à la prise du courant.

Pour les pêches à vue en sèche ou en nymphe, l’auteur conseille une canne courte
Crédit photo : Herlé Hamon

B. Les puissances

Généralement, le poids et le volume des mouches envoyées nécessiteront l’emploi d’une canne de puissance relativement standard, une 4 ou une 5 seront généralement parfaites. Cependant, il est parfois très intéressant d’utiliser une puissance de 6, et ce dans deux cas principaux : si l’on cible des poissons puissants, la réserve de puissance d’une 6 permettra l’emploi de diamètres relativement forts pour contrer les rushs, notamment dans des milieux encombrés. Dès lors que les rivières sont un peu puissantes ou profondes, il sera parfois nécessaire d’utiliser des nymphes plus lourdes que la moyenne. Dans ce cas, une 6 sera intéressante pour rééquilibrer l’ensemble et pour qu’une nymphe « lourde » reste maniable.

2. PROFILS DES SOIES

Étant donné qu’une canne rapide sera à privilégier dans le cadre de la pêche à vue, il sera judicieux de l’associer à une soie profilée type WF. Cependant, il y a une multitude de profils décentrés sur le marché, avec leurs prédispositions ou leurs intérêts dans des conditions précises. Un profil WF standard sera bien sûr polyvalent, mais cherchons ici un peu plus de précision.

Étant donné qu’une canne rapide sera à privilégier dans le cadre de la pêche à vue, il sera judicieux de l’associer à une soie profilée type WF
Crédit photo : Herlé Hamon

A. WF profils longs, pêche à distance

Dès lors que nous devrons pêcher avec une dizaine de mètres de soie en dehors de l’anneau de tête, notamment en pêchant dans peu d’eau, il est nécessaire d’utiliser une soie avec un profil de fuseau relativement long. Plus discret qu’un profil court, ce type de soie sera plus maniable sur des dérives longues avec une facilité accrue au contrôle des dérives par les mendings. Il sera également plus discret à l’arraché, et plus réactif sur les ferrages à distance. Sa faible inertie permettra également l’emploi de fils relativement fins, ce qui peut parfois être nécessaire.

B. WF profils courts, pêche à proximité

Un profil court, type Rio Gold, ou Lee Wulff triangle taper, permettra de charger un bas de ligne long et rapide avec très peu de soie en dehors de l’anneau de tête. Ce type de profil sera donc parfaitement adapté aux pêches à courte distance, soit dans des cours d’eau avec des postes marqués où l’on peut approcher les poissons de très près (genre petites rivières jurassiennes), ou sur des rivières où les poissons croisent à une faible distance du pêcheur (type Sorgues).

Le facteur déterminant le déclenchement de la prise de la mouche par la truite sera la qualité de la dérive. Ici, une belle prise en sèche.
Crédit photo : Herlé Hamon

3. PROFILS DES BAS DE LIGNES

A. Progressifs

Un bas de ligne progressif est un bas de ligne construit en une succession d’éléments de plus en plus fins, et de plus en plus longs. Exemple :

Diamètre 45 40 35 30 25 20
Longueur 40 50 60 70 80 90

Un bas de ligne progressif sera très doux et très lent, ce qui garantira un poser extrêmement discret. Il est idéal quand la profondeur de pêche n’excède pas 1 mètre de fond.

B. Dégressifs

Un bas de ligne dégressif facilitera un poser en cloche, ou avec la pointe « en tas » à proximité immédiate du portepointe. Il sera parfaitement adapté aux pêches profondes. Exemple :

Diamètre 45 40 35 30 25 20
Longueur 90 80 70 60 50 40

Pour ce qui est des matériaux , il faudra que notre bas de ligne flotte parfaitement afin d’être discret durant les arrachés et réactif au ferrage. De ce fait, le Nylon (très bien graissé) est simplement obligatoire ! Pour ce qui est de la pointe : plus la différence de longueur et de diamètre avec son porte-pointe sera importante, plus elle se posera en tas, car l’énergie ne se diffusera pas. Au contraire, plus elle respectera la proportion des autres éléments du bas de ligne, plus on posera tendu. Le choix fluoro vs Nylon se pose toujours. On déterminera les matériaux voulus en fonction de l’activité des poissons. S’ils se nourrissent à proximité de la surface, le Nylon aura ma préférence pour plusieurs raisons. Le fait d’utiliser des nymphes légères et un fil souple préservera la qualité de dérive des mouches légères. De plus, les risques d’abrasion seront presque inexistants, ce qui permet d’éviter l’utilisation du fluoro. S’ils se nourrissent en profondeur, l’approche sera donc aux antipodes. Un fil dense favorisera la descente des mouches. Les nymphes employées seront plus lourdes et donc peu contraintes par la rigidité du fil. Le risque d’abrasion sera accru du fait d’une pêche proche des embâcles. Tous ces points font que le fluorocarbone aura une longueur d’avance sur le Nylon. Pour résumer... Pêche de surface : bas de ligne progressif, pointe en Nylon. Pêche en profondeur : bas de ligne dégressif, pointe longue (voire très longue) en fluorocarbone. Attention : pour éviter les casses intempestives, il vous faudra toujours associer la pointe et son porte-pointe dans la même matière. La différence d’élasticité entre deux fils en ferait un point de faiblesse important.

Selon l’auteur, si vous possédez une nymphe d’éphémère, une larve de sedge et un gammare, le tout en trois tailles et décliné en cinq ou six poids, vous aurez un panel capable de répondre à 90 % des conditions !
Crédit photo : Herlé Hamon

3. APPROCHES

Le facteur déterminant le déclenchement de la prise de la mouche par la truite sera la qualité de la dérive. Et là, ce n’est pas une mince affaire ! Déjà qu’en sèche, ce n’est pas chose aisée, mais alors en nymphe… Rappelons quand même que là où une sèche risque de draguer en deux dimensions (surface de l’eau), la nymphe, elle, draguera en 3D ! En ce qui concerne les truites, l’idéal serait d’attaquer toujours trois quarts amont. Dans ce sens, on reste discret, on peut parfaitement adapter notre dérive, on voit très bien le poisson prendre, on peut parfaire notre ferrage. Dans ce cas, et comme à 90° de la rivière ou trois quarts aval dans le cadre de la pêche des ombres, il faudra maîtriser le poser courbe, en coup droit, pour un droitier si on remonte rive droite ; revers, pour un droitier si on remonte rive gauche. Quel que soit le coup à pêcher, il faudra décélérer la vitesse du shoot final en veillant à faire passer la soie sous le scion afin que la nymphe se pose à l’aval de la ligne. Si nous sommes contraints de pêcher plein amont, l’environnement ne nous permettant pas de se positionner de trois quarts, le poser devra se faire en cloche. Le bas de ligne en plein dans l’axe aval du poisson, on allongera la pointe et on bloquera le mouvement bien haut (à l’inverse du poser courbe) afin qu’elle ne se tende pas et qu’elle retombe gentiment sur la surface en forme de cloche. Plus cette « cloche » sera importante, plus la nymphe descendra librement. De ce fait, si on pêche dans très peu d’eau, l’utilisation d’une nymphe légère sera indispensable. Comme dans le cadre des poser courbes, ce lancer sera à maîtriser en coup droit et en revers en fonction de la berge sur laquelle nous nous trouvons. Enfin, si le milieu ne nous permet pas de lancer, il nous reste la solution du lancer arbalète. Il nous oblige à une phase d’approche extrêmement soignée, car elle ne permettra pas de pêcher très loin de nous. Le lancer de base consiste à prendre la nymphe entre le pouce et l’index, et de cintrer fortement la canne. Il est également possible de garder la nymphe libre dans le creux de la main et de se saisir de l’un des nœuds du bas de ligne pour gagner en distance. Quoi qu’il en soit, la technique afin d’être précis reste la même : on se rapproche du poisson à une distance d’environ deux fois la longueur de la canne. On axe la canne en visant le point d’impact que l’on souhaite pour la nymphe. On cintre la canne fortement en veillant à ce que le bas de ligne soit bien parallèle à la canne. Il ne reste plus qu’à lâcher la nymphe… sans se piquer les doigts !

L’arbalète permet parfois de dénicher de véritables trésors, comme cette truite sublime qui nymphait sous la végétation
Crédit photo : Herlé Hamon

Conseil 1

Modifiez systématiquement votre longueur de pointe en fonction du changement du contexte : variation de profondeur, de vitesse de dérive, de poids de nymphe, de positionnement du poisson… Plus vous serez juste en longueur, plus votre poser sera juste et donc votre dérive de qualité !

Conseil 2

Avant de pratiquer vraiment sur un poisson, entraînez-vous « dans le vide », cela vous permettra de maîtriser votre bas de ligne et d’ajuster votre longueur de pointe en fonction du poids de votre nymphe.

Conseil 3

Si votre mouche semble descendre un petit peu trop vite, n’hésitez pas à augmenter le diamètre de votre pointe, vous y gagnerez en portance. Ceci est principalement vrai dès lors que l’on cible des poissons qui montent dans la couche d’eau pour se nourrir.

4. LES MOUCHES

Encore une fois, la mouche n’est que le dernier élément du système. Le point le plus important sera sa vitesse de plongée et donc son poids. Si vous possédez une nymphe d’éphémère, une larve de sedge et un gammare, le tout en trois tailles et décliné en cinq ou six poids, vous aurez forcément dans votre boîte un panel capable de répondre à 90% des conditions ! Une dernière chose, la mouche la plus efficace du monde est et restera celle en laquelle vous avez le plus confiance ! Et gardez toujours un streamer à portée de main… On ne sait jamais.

Dans ce cas de figure, une canne longue sera préférable pour éviter la végétation rivulaire
Crédit photo : Herlé Hamon

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