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Vos premiers pas dans le montage de mouches

La saison de pêche en première catégorie est terminée. Les futures soirées hivernales vont alors, petit à petit, vous diriger vers l’autre plaisir caché de la pêche à la mouche, le montage. Retrouvons donc ici quelques bases pour monter ses premières mouches tout en contrôlant son budget…

Personnellement, j’incite les pêcheurs à monter leurs mouches car il est probable qu’aucune autre activité ne procure autant de plaisir que celle de leurrer des poissons avec ses propres montages. Je crois même que ce plaisir peut devenir au moins aussi intense que celui du combat lui-même avec un poisson. C’est donc un tout, un véritable enchevêtrement de plaisirs qui rend la pêche à la mouche si addictive. Même si les modèles du commerce sont de plus en plus nombreux, variés et pêchants, monter ses propres artificielles permettra de s’adapter « au millimètre près » aux conditions du moment et ainsi d’avoir une solution à presque toutes les situations rencontrées. En suite, parlons de l’aspect financier… Même si certains monteurs français effectuent un travail tout à fait remarquable plus vite que le meilleur monteur asiatique ou kenyan, il est clair que monter sa propre mouche est moins onéreux que de l’acheter dans le commerce. Bien sûr, il faut avoir du temps pour ce plaisir qui doit être accompagné d’une connaissance des principales familles d’insectes aquatiques mais je crois vraiment que le jeu en vaut la chandelle…

Le débutant doit faire un choix parmi la pléthore de matériaux et d’outils de montage.
Crédit photo : Bernard Galliano

Comment s'y mettre ?

À l’inverse de la pratique sur l’eau, je conseillerai aux monteurs en herbe de débuter par les nymphes à billes pour plusieurs raisons. La bille matérialise rapidement la tête de la nymphe et évite au monteur une étape supplémentaire. Les truites sont moins re gardantes sur l’aspect global d’une nymphe et, par exemple, si votre thorax est un peu plus fourni que la normale ou si votre cerclage n’est pas vraiment uniforme ceci n’empêchera pas un poisson de s’en saisir. Il faudra bien sûr rester un minimum cohérent et réaliste et ne pas proposer à nos partenaires de jeu des imitations inadaptées, trop excentriques ou encore trop chargées en matériaux. On peut tout à fait commencer le montage de nymphes à moindre coût avec une diversité réduite de matériaux. Avec un peu de pratique, le « découpage » cerques / abdomen / thorax / tête sera parfaitement maîtrisé et le passage au montage de mouches sèches ou encore d’émergentes se fera relativement facilement. Savoir monter des sèches implique la maîtrise de certaines notions d’entomologie mais aussi de certaines étapes de montage. Notamment la gestion de la quantité des matériaux employés, la maîtrise des proportions et la connaissance des propriétés hydrophobes des matériaux. On y viendra donc en second temps dans l’apprentissage…

Mes premiers outils de montage

En « fly tying » on retrouve la partie matériaux et la partie outils de montage. Pour cette dernière, il est essentiel au début de faire un tri dans la masse et d’aller directement à l’essentiel. Tout d’abord, penchons-nous sur le choix de l’étau. Un grand nombre de marques spécialisées en proposent aujourd’hui à tous les prix. L’essentiel ici est de ne pas dépenser des sommes folles tout en aillant un bon outil. Les étaux d’entrée de gamme étant limitants dans le serrage des mors et dans la prise en main, dirigez-vous idéalement vers des étaux rotatifs un peu plus qualitatifs (type Danica de chez Mouches de Charette). Ensuite l’achat d’un bon porte-bobine reste incontournable. Cet objet doit permettre un déroulement fluide du fil de montage sans l’endommager et, pour cela, un embout en céramique est fortement conseillé. Un passe fil évitera des prises de tête lorsqu’il faudra passer le fil de montage dans le tube du porte-bobine… Pour toutes les mouches à collerettes, l’utilisation d’une pince à hackles large est primordiale. Elle permet un maintien ferme des plumes et facilite leurs enroulements. Attention cependant de ne pas trop tirer dessus pendant le montage sous peine de les rompre. Bien qu’un peu plus chers, les ciseaux « précision » sont bien supérieurs aux modèles standards et permettent des coupes rapides, précises et nettes. L’aiguille à dubbing permet d’ébouriffer les dubbings et de déboucher les œillets d’hameçons recouverts de vernis. Elle peut être couplée ou non à un outil demi-clé. Plus simple à utiliser qu’un Whip finish lorsqu’on débute, ce dernier servira à former de beaux nœuds finaux. Avec un peu d’expérience, on pourra s’équiper plus tard d’un twister à dubbing et d’un « Magic tool » de chez Petitjean pour la création de faux hackles en poils. Quant au brûle-fibre, il apportera une finition accrue dans les petits montages délicats.

Capturer sa première truite avec son montage personnel est toujours une vraie satisfaction.
Crédit photo : Bernard Galliano

Mes premiers matériaux de montage

L’offre étant aujourd’hui très vaste, inutile de se surcharger avec des matériaux qui ne serviront pas ou peu. Alors pour les sèches et les nymphes, l’idéal est de commencer par un fil de montage aussi fin que résistant et, pour cela, j’ai depuis quelques années troqué mon classique 8/0 contre un Nano Silk 12/0. Les couleurs noir, vert olive et orange sont celles que j’utilise le plus. Ensuite il faudra choisir les dubbings pour les corps et les thorax. Le dubbing de lièvre poils courts reste un classique et nous pouvons nous en procurer dans plusieurs tons allant du naturel au noir en passant par le brun et la couleur olive. Pour les sèches, nous pouvons utiliser des dubbings hydrophobes type dubbing de cul de canard ou encore dubbing synthétique Dry fly. Il faudra également se procurer un tube de poix pour fixer la matière sur le fil de montage. Il est possible de faire la même chose avec des plumes de faisan mais la couleur d’origine est la plus utilisée et reste très prenante dans beaucoup de cas de figure. Nous utiliserons ce matériau pour les corps et les cerques des nymphes uniquement. Côté billes tungstène pour les nymphes, les couleurs classiques or, argent et cuivre feront parfaitement l’affaire pour démarrer. En revanche, il sera nécessaire de les avoir en tailles 2 mm, 2,4 mm, 2,8 mm, 3,3 mm et 3,8 mm. Pour le cerclage des corps de nymphes, rien de tel qu’un bon fil de cuivre fin et moyen à enrouler en spires non jointives. Le fil Néon est parfaitement adapté au montage de tags bien visibles. Les orange, rouge, rose ou encore vert sont les plus courants. En finition, le vernis clair est toujours très bien pour solidifier les nœuds finaux de toutes nos imitations.

Quelques mouches parachute de toutes tailles et couleurs utilisées régulièrement par l’auteur…
Crédit photo : Bernard Galliano

Faire simple au début

Pour débuter dans la construction des ailes des mouches sèches et émergentes, nous retiendrons quatre matériaux. Les poils de chevreuil : ce matériau creux très utilisé offre une grande flottaison aux montages car il emprisonne l’air. Il est donc idéal pour toutes les mouches d’eau rapides nécessitant une visibilité accrue dans des courants puissants. Il est aujourd’hui disponible en plusieurs coloris tous plus réalistes les uns que les autres. Les plumes de cul de canard (ou CDC) : il s’agit d’un incontournable en fly tying. L’un des matériaux en vogue pour beaucoup de montages de toutes tailles, notamment les montages fins type imitations de diptères à tous les stades de l’émergence et autres moucherons. Ici aussi, un panel de couleur important laisse libre cours à la créativité du monteur en herbe. Bien que moins importante, sa flottaison haute permet une bonne visibilité tout en laissant le corps de la mouche dans la pellicule de l’eau. Les plumes de coq : pour rester dans un budget réduit, il existe dans le commerce des lancettes de coq top grade. Leur rapport qualité/prix reste intéressant et permet de monter des ailes en hackles de coq sans devoir acheter tout un demi-cou. Dans les nombreux coloris disponibles, le grizzly, le noir et le roux sont certainement ceux que j’utilise le plus. Pour figurer les ailes, une plume de coq peut être employée de deux façons. La première est un en roulement vertical par la pointe de la plume en spires jointives (veillez à bien diriger les fibres vers l’arrière à chaque enroulement). La seconde et un enroulement horizontal autour d’un toupet coloré. Ce montage est caractéristique des montages dit « parachutes » et, ici, la plume sera enroulée en spires jointives du haut vers le bas. Quelques fibres de coq sans leur rachis sont aus si parfaites pour figurer les cerques de la mouche. Les tags de couleurs : également caractéristiques des montages parachutes, ils peuvent aussi donner une touche de visibilité à vos émergentes et autres artificielles. Le montage laisse la place aux rêves de futures captures. Il dessine dans nos têtes des images de truites et ombres capturés avec nos propres artificielles. Juste de quoi s’occuper au coin du feu pendant la longue période froide et prendre du plaisir en attendant le jour J… Alors bon montage à tous.

Quelques notions entomologiques de base sont utiles lorsqu’on monte ses premières mouches sèches.
Crédit photo : Bernard Galliano

Les hameçons

On distingue principalement deux types d’hameçons : Les fins de fer et les forts de fer. Les premiers sont légers et surtout destinés aux mouches sèches ou nymphes légères, les seconds sont plus lourds et idéaux pour le montage de tous types de nymphes voire de steamers. On les choisira, de préférence, avec une grande ouverture pour laisser la place à la bille de tête et limiter ainsi les décrochés. Ensuite, nous trouverons deux profils d’hameçons : le profil dit « standard » ou ST et les hameçons « jigs ». Les ST permettront de monter des mouches sèches et autres nymphes qui pêcheront en surface ou dans la couche d’eau. Quant aux jigs, ils seront uniquement destinés aux pêches près du fond.

 

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