Les sites du groupe Info6TM

Comment bien choisir ses mouches sèches ?

Quelles mouches choisir pour débuter en sèche ? Vaste sujet, à l’origine de plusieurs ouvrages halieutiques. L’innombrable diversité d’insectes et de parcours en France ne nous permet pas de répondre avec exactitude à la question, et heureusement, car elle forme l’essence même de notre loisir. En revanche, il existe quelques notions à connaître lorsque l’on débute au bord de l’eau et devant l’étau…

Quel que soit le profil de la rivière, le pêcheur à la mouche doit savoir s’imprégner de la nature qui l’entoure. Cette dernière est un spectacle sans fin, riche en informations conditionnant nettement la réussite d’une partie de pêche. En petites rivières, les courants et postes courts (moins d’1,50 m de dérive) sont souvent nombreux et les truites y sont assez opportunistes à la belle saison. Cela ne veut pas dire qu’elles sont faciles à prendre… Il faudra souvent leur proposer des artificielles s’approchant de la taille des insectes dérivant, mais aussi de leurs silhouettes ou encore de leurs couleurs. Parfois, l’utilisation de grosses mouches type « tavanas » ou gros sedges déclenchera des gobages plus incitatifs que purement alimentaires. Dans les Alpes, j’ai souvent recours à cette technique en fin de période de fonte des neiges, généralement de début juin à début juillet, ou en toute fin de saison quand nos zébrées sont moins sollicitées et que les niveaux d’eau ne sont pas en étiage. En moyennes et grandes rivières de plaines, l’importance des facteurs taille, silhouette générale et couleur sera d’autant plus accentuée que les poissons auront le temps de les distinguer. Si en début d’émergence, ces derniers peuvent être peu regardants, au milieu, ils peuvent devenir sélectifs, notamment sur les parties les plus lisses. Ici, outre la qualité de la dérive ou encore le diamètre et la longueur de pointe, le pêcheur aura la charge de s’adapter en choisissant le modèle le plus proche des insectes présents à l’instant t.

Un assortiment de mouches relativement simples à monter lorsque l’on débute.
Crédit photo : Bernard Galliano

Les silhouettes

Le respect des silhouettes s’avère d’autant plus utile lorsque l’on assiste à des émergences d’une catégorie d’insectes bien définie. Par exemple, lors d’émergences massives de trichoptères, il faudra présenter des imitations plutôt trapues et sans cerque, car cette famille n’en possède pas. Ces « sedges » se distinguent également par une petite tête et des ailes posées en toit au-dessus de l’abdomen. Si l’on recherche une flottaison haute, on peut les matérialiser avec des plumes de cul de canard et autres poils de chevreuil fixés à l’horizontal. L’éphémère affiche une position plus verticale des ailes. Sa silhouette est assez fine, la partie la plus dense (tête, ailes et thorax) est située à l’avant et ses cerques sont au nombre de 2 ou 3. Les silhouettes des montages parachutes, araignées et autres montages avancés sont alors parfaitement adaptées. L’été et jusqu’à la fermeture, les retombées de fourmis ailées, criquets et autres sont importantes sur certains cours d’eau. Les salmonidés peuvent alors se focaliser uniquement sur ce met riche en protéines, englué dans la pellicule. Ici, nos imitations devront posséder toutes les parties du corps de ces invertébrés, à savoir un abdomen proéminent, un thorax avec ailes et pattes et une tête.

Les tailles des mouches

Dans un souci de facilité de montage et de visibilité, je conseillerais aux débutants d’avoir recours aux tailles 10 à 18. En effet, celles-ci couvrent une grande partie des invertébrés de nos cours d’eau et permettent déjà d’avoir les premières sensations au bord de l’eau. Au fil du temps, l’expérience acquise permettra d’adapter les tailles des imitations aux parcours les plus régulièrement pêchés. Par exemple, si vous décidez de pratiquer principalement en eaux rapides, vous pouvez d’ores et déjà réduire la gamme aux tailles 12 à 16. Dans l’Hexagone, l’hameçon de 10 s’emploie assez occasionnellement en sèche. Il sera intéressant pour des pêches incitatives, comme citées plus haut, ou dans certains cas précis, comme lors d’émergences de « gros » insectes type mouches de mai, voire imitations de terrestres type criquets.

Pour améliorer la visibilité

Tout moucheur doit également avoir sa mouche en visuel dès sa tombée sur l’eau. Pour cela, il existe plusieurs techniques.

  • Utiliser des modèles avec tags. Malgré l’importance de « coller » à l’aspect des invertébrés du moment, il est possible d’intégrer aux montages des tags relativement discrets. Blancs ou colorés, ces derniers améliorent la visibilité d’une mouche sèche sur l’eau tout en étant presque invisibles à la vue des poissons (qui voient l’imitation par le dessous). Leurs coloris varient du blanc à l’orange fluo, en passant par le rose fluo et le vert fluo. Alors, lequel choisir ? Le blanc est évidemment plus discret et reste idéal pour les pêches fines. Concernant les autres teintes, j’ai une préférence pour l’orange fluo et le rose fluo, qui sont des passe-partout.
  • Utiliser des solutions hydrophobes. Sous formes liquides ou en poudre, ces produits sont indispensables pour les pêches en sèche. Les solutions liquides (type Dry shake Tiemco) en flacon s’appliquent de manière homogène sur les mouches et présentent une adhérence supérieure aux poudres. Non polluantes, elles adhèrent parfaitement aux fibres et ne laissent aucune trace sur l’eau.
  • Jouer sur la flottaison des matériaux. Certains matériaux comme les poils de chevreuil ou les plumes de cul de canard augmentent nettement l’indice de flottaison des mouches sèches. En grandes quantités sur de grosses imitations ou simplement incorporés dans des montages fins, ils garantissent toujours à notre mouche une flottaison plus élevée.

Avec la pratique, l’apprenti moucheur saura reconnaître les principales familles d’insectes peuplant ses rivières et adaptera ses modèles en fonction. On a tous eu « trop » de modèles dans nos boîtes à nos débuts et on s’est tous retrouvé, finalement, avec les quelques mouches qui ont fait leurs preuves, adaptées en plusieurs tailles et coloris.

Il aura fallu présenter l’exacte imitation d’une exuvie de mouche de mai pour prendre cette belle truite.
Crédit photo : Bernard Galliano

Les couleurs

Même si un bon choix de coloris est étroitement lié à une bonne observation, les tons naturels type beige ou crème, marron, olive et noir restent incontournables. Plus tard, en avançant dans l’apprentissage et dans la connaissance du milieu, nous pourrons utiliser des variantes en fonction des cours d’eau, des périodes, des insectes présents et de leurs stades d’émergence (par exemple, le vert insecte, le jaune pâle, le blanc, voire le rouge pour Ecdyonurus adulte). Ici, seule une pratique régulière confirmera ces choix.

Ce jeune pêcheur apprend de son père, une initiation indispensable pour bien choisir ses mouches en fonction du comportement des truites.
Crédit photo : Bernard Galliano

Savoir observer

L’observation reste la base de la pêche à la mouche. Bien choisir ses artificielles dépend aussi d’une bonne observation au bord de l’eau. Le pêcheur débutant doit rester attentif à ce qui se passe à la surface de la rivière ou du lac. Les insectes aquatiques, selon leur préférence thermique, passent de l’état larvaire vers l’état d’adulte volant, par différents stades de transformation. Les larves qui vivent dans le substrat de la rivière vont se métamorphoser en insectes adultes, que l’on nomme imagos. Mais il existe aussi d’autres possibilités et formes de nourritures pour les truites, notamment les insectes terrestres qui tombent des branches, viennent des prairies ou tout simplement du ciel, le cas des fourmis étant un bel exemple. L’important pour le jeune pêcheur, c’est d’ouvrir grand ses yeux afin de deviner ce que prennent les truites. Ce n’est pas trop compliqué en surface, puisque les poissons manifestent leur activité alimentaire en ne prenant que certains insectes sur l’onde. Soyez donc très attentifs et avant de pêcher et de lancer votre mouche, soyez bien certain qu’elle correspond en forme, taille et tonalité aux insectes dont se nourrissent les truites.

"Pour recevoir chaque semaine toutes les actus de la pêche, nos concours, nos bons plans, nos sorties vidéos, nos articles gratuits et bien plus encore... inscrivez-vous vite à notre Newsletter !"

Je m’inscris à la newsletter

Débuter la pêche à la mouche

Magazine n°158 - Septembre & octobre 2023

Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15