Si tout pêcheur en eau douce doit être titulaire d’une carte de pêche pour rester dans la légalité, les choses sont différentes lorsqu’il est question d’eau salée. Pour cause: la loi ne prévoit pas cette obligation. En d’autres termes, pour pêcher du bord en mer ou en Atlantique, nul besoin de régler un quelconque droit ! Mais pour certaines zones, savoir si l’on pêche en eau douce ou en mer n’est pas simple : la distinction n’est pas visible. Dans un estuaire, par exemple, comment distinguer l’eau douce de l’eau salée ? Pour avoir la réponse, il faut se référer à la limite de salure. Il s’agit d’un point, déterminé par l’Homme, en deçà duquel l’eau est douce, et au-delà duquel l’eau est salée. Ces frontières virtuelles ont été initialement fixées par de très vieux décrets (les premiers textes en la matière remontent à 1853) et permettent de savoir si l’on est soumis ou non au droit de la pêche applicable aux eaux intérieures ou aux eaux salées. Lorsque l’on pêche en mer ou océan, il faut s’adapter à la réglementation qui change en fonction du lieu depuis lequel on pratique.
Du bord ou embarqué
Sans même parler de pêche à pied (pratiquée sans canne, destinée à rechercher principalement les coquillages) ou de pêche sous-marine (pratiquée au harpon), les textes prévoient une réglementation légèrement différente selon que l’on pratique du bord ou lorsque l’on se trouve dans une embarcation. La liste est exhaustive : l’article R921-88 du Code rural et de la pêche maritime fixe ce qui est autorisé dans une embarcation de pêche. À l’inverse, la pêche du bord n’est pas réglementée par la loi, mais par arrêtés préfectoraux, lesquels se retrouvent sur le site de la Direction interrégionale de la mer Méditerranée ou sur les trois sites des Directions interrégionales de l’océan, de la Manche ou de la mer du Nord. La grande simplicité de la réglementation relative à la pêche en mer n’est qu’apparente : pour cause, les textes sont nombreux et dispersés de tous côtés. Rappelons qu’au cours de l’année 2023, un cumul inattendu de textes avait conduit à l’interdiction de la pêche du bar au-delà du 48e parallèle… il est donc parfois difficile de s’y retrouver.
Mailles et marquages
Néanmoins, certaines notions sont bien connues : la maille, par exemple, se retrouve également en eau salée. Veillez bien à consulter la réglementation applicable à votre lieu de pêche: le cumul des textes départementaux, nationaux et européens rend difficile une lecture générale des règles. Autre obligation, cette fois monopole de la pêche en eau salée, le marquage du poisson capturé. L’arrêté du 17 mai 2011 oblige tout pêcheur en mer à marquer ses prises si celles-ci sont conservées. Par marquage, il faut entendre la « découpe d’une partie inférieure de la nageoire caudale (queue) ». À défaut, le pêcheur est en infraction. Après ces quelques rappels, passez un bel été!