De nos jours, pêcher sous la pluie sans être trempé de la tête aux pieds n’est pas une vue de l’esprit. Néanmoins, humidité et fraîcheur automnale, voire hivernale, font rarement bon ménage. Pour profiter au maximum d’une journée pluvieuse en restant au sec sans grelotter, il faut déjà sortir couvert. Au-delà des vêtements de base, qui se doivent d’être suffisamment chauds et confortables, une tenue imperméable est indispensable. Pantalon de pêche, veste et paire de bottes sont de rigueur. C’est la tenue adoptée par la majorité des pêcheurs au coup.
Bien au chaud
Pantalon de pêche ou salopette, loin d’être des luxes, évitent en effet qu’à force de déboîter et emboîter, la canne mouille les vêtements. La salopette ou le pantalon à bretelles permettent de garder le bas des reins toujours au sec et au chaud. Dans le même esprit, privilégiez une veste 3/4 ou couvrant l’arrière-train afin de doubler cette protection. Elle devra évidemment être munie de l’incontournable capuche. Garder les pieds au sec est aussi indispensable. Le froid entre toujours par le bas. Chaussures étanches ou bottes confortables sont ici aussi de mise.
Parapluie ou pas
Le parapluie peut s’avérer utile. Certains s’en privent pour la gêne qu’il occasionne dans la gestuelle, d’autres ne peuvent s’en passer. J’ai fait partie des premiers… jusqu’à ce que j’apprenne à bien l’installer ! Un bon parapluie de pêche doit avoir une envergure permettant de protéger à la fois le pêcheur et une partie de son environnement direct. Bien orienté, il peut aussi abriter du vent. Quelques précautions sont à prendre pour éviter de malencontreux accidents.
À la grande canne comme au moulinet, le parapluie ne doit entraver ni les lancers ni la mise à l’épuisette d’un poisson, canne à la verticale. Le pied de soutien doit donc être suffisamment long pour élever suffisamment la toile et être bien ancré. Comme le plus souvent, il est impossible d’enfoncer ce pied dans le sol, j’utilise un accessoire stable et sécurisant, un bras de soutien fixé directement sur un pied de mon siège. Dans l’idéal, ce bras doit présenter deux points d’ancrage et se trouver légèrement déporté par rapport à votre siège pour ne pas entraver les mouvements. Avec un parapluie de bonne envergure (2,50 m sont parfaits), on reste bien au sec. Tous possèdent aujourd’hui une partie orientable en fonction du vent. Certains présentent même sur l’avant un profil étudié pour favoriser les mouvements de canne, c’est parfait.
Protéger les appâts
Après le pêcheur, il s’agit d’abriter les éléments craignant le plus l’humidité : l’amorce et les esches. On comprend bien que l’amorce, correctement mouillée, ne doit plus recevoir d’eau. Les esches très mobiles que sont les asticots, et plus encore les pinkies, profiteraient de la moindre humidité pour s’évader de leurs boîtes. Le parapluie principal n’est pas toujours suffisant pour protéger les contenus précieux des dessertes. On ne choisit ni l’orientation ni la violence d’une redoutable conjonction pluie et vent.
Dessertes avec store
Une protection supplémentaire est souvent utile. Certaines dessertes sont équipées de stores imperméables et rabattables (qui protègent également du soleil d’été) très pratiques. Il est également possible d’installer un mini-parapluie au-dessus de la desserte dont il épouse les contours. Pour une protection totale, certains pêcheurs n’hésitent pas en utiliser deux. Par rapport au store, l’avantage de ce système est son envergure et la possibilité d’orienter le parapluie.
Sur les tablettes, les esches ont intérêt à être stockées dans des boîtes munies de couvercles anti-fuite. Grâce aux rebords aménagés, les gouttes de pluie ne peuvent atteindre les parois internes, prévenant toute évasion.
L'amorce
Concernant l’amorce, on peut utiliser un contenant muni d’un couvercle imperméable. Pour les petites quantités, un bac EVA rectangulaire ou circulaire est suffisant. Pour les volumes plus importants, il existe des couvercles de seau étanches, pourvus d’une fermeture Éclair au travers de laquelle il est facile de glisser sa main pour prélever la dose d’amorce nécessaire. Par temps de pluie, il est également important de se sécher les mains régulièrement. Prévoir un chiffon donc ou une serviette-éponge. À force de déboîtement et d’emboîtement, il arrive que l’élément mâle aille se loger trop profondément et reste collé dans l’élément femelle. Rien de pire en effet qu’un emmanchement qui se coince.
Laisser sécher
Au retour d’une sortie sous la pluie, il convient de tout faire sécher : cannes, parapluie, bagagerie, etc. Une humidité résiduelle dans un de vos casiers de lignes peut entraîner à terme la corrosion des plombs et des hameçons, par exemple. Les cendrées blanchissent, le nylon va être rongé petit à petit, menaçant de céder au moindre déplacement de ces plombs ou sur un simple ferrage anodin. Pas agréable !
Mieux vaut donc protéger de manière très stricte les casiers de lignes et, personnellement, un sac étanche leur est dédié pour pouvoir les avoir toujours près de moi au cas où… Ce qui ne m’empêche pas, de retour à domicile d’ouvrir chacun d’entre eux pour laisser parfaitement sécher l’intérieur. Il serait dommage de gâcher tant d’heures de montage acharné !