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Le pinky dans tous ses états avec John Sonneville

L’asticot, utilisé depuis des lustres dans toutes les pêches au coup, est une esche pratique et efficace et qui n’a que des avantages. Sorte de modèle réduit, le pinky intéresse lui aussi toutes les espèces de poissons de tous gabarits. Il n’est pas fragile pour deux sous, se conserve à merveille et se décline en une multitude de couleurs. Autant d’atouts qui ont poussé John Sonneville à affiner toutes les manières de l’utiliser.

Bien que natif du nord de la France, où fouillis et vers de vase sont rois, John Sonneville, avec qui j’ai rendez-vous ce mois-ci, ne cesse de vanter les qualités du pinky. Il est vrai que son stockage, sa conservation et son transport ne présentent aucune difficulté. Il est décliné dans une grande variété de couleurs et son prix est loin d’être exorbitant.

À tout faire

Résistant et très mobile, le pinky est un peu l’esche à tout faire. On peut l’introduire dans l’amorce, le déposer pur sur le coup, le piquer seul ou en panaché sur l’hameçon. Et peu de poissons y résistent tant il est attractif toute l’année. Ses frétillements incessants attirent et excitent les poissons mais il est parfois nécessaire de refréner ses ardeurs, notamment dans l’amorce, ce qui ne le rend pas moins efficace pour autant. L’utilisation d’esches mortes dans l’amorce est aujourd’hui très répandue. Il est moins naturel d’en placer à l’hameçon... ce qui est un tort !

John conserve et transporte ses larves noyées dans de simples bouteilles en plastique. 
Crédit photo : Olivier Wimmer

Mort ou vivant

Sur l’hameçon, le pinky gigote même après une longue immersion. Seul, piqué par une extrémité ou enfilé sur la hampe d’un petit hameçon, il intéressera tous les poissons jusqu’à une taille moyenne. Piquer deux ou trois larves exige un hameçon à la courbure plus large. Ces beaux bouquets plaisent alors aux gros poissons. « Plutôt que de mettre deux ou trois gros asticots, j’essaye souvent une dizaine de pinkies, conseille John. Les brèmes en raffolent ! » Le côté hyper remuant du pinky fait qu’il peut parfois se repiquer sur la pointe de l’hameçon, inopérante alors. À surveiller de très près. Lorsque les prises s’enchaînent ou qu’une esche statique est plus efficace, il est possible de proposer des pinkies morts. Ils semblent aplatis, comme déjà mâchouillés, mais restent attractifs. Les gros poissons se méfient moins de ces larves inertes, ressemblant en tout point à celles qui ont déjà séjourné sur le fond. On peut façonner de beaux bouquets sans nuire au piquant de l’hameçon. Ces pinkies morts nécessitent néanmoins, pour être parfaitement efficaces, une préparation soigneuse (voir encadré à la fin de cet article).

Les casters de pinkies sont aussi des esches redoutables, notamment ajoutées dans l’amorce. Ne les jetez surtout pas !
Crédit photo : Olivier Wimmer

Les casters

Mettre les casters de pinkies (les larves qui ont entamé leur transformation) au rebut est une grave erreur ! Ce sont des esches redoutables, compléments parfaits d’un amorçage aux pinkies. Leur préparation est simplissime. Il suffit de placer les larves vivantes dans un grand bac, hors réfrigérateur, de les saupoudrer de son légèrement humidifié et de patienter jusqu’à ce que le processus s’enclenche. Dès l’apparition des premières chrysalides, tamisez pour prélever les casters et conservez-les au frais. Par grosse chaleur, le processus s’enclenche naturellement au bord de l’eau, vous n’avez qu’à piocher. Vous serez surpris du résultat.

Sur un plan d’eau pas trop profond, John va pratiquer volontiers l’agrainage aux pinkies. 
Crédit photo : Olivier Wimmer

Référence des hameçons de John Marque Taille Utilisation
3630 Sensas n°24 à 18 Petits poissons mordeurs, un pinky
3411 Sensas n°20 à 14 Fond, courant, plusieurs pinkies
Super Fine Pole Guru N°24 à 20 Poissons plutôt difficiles

Dans l’amorce

Quand il s’agit d’introduire des pinkies dans l’amorce, il faut prendre garde aux quantités. Ils sont en effet tellement remuants qu’en tentant de s’en extraire, ils vont trop accélérer sa dispersion. C’est pourquoi John prend soin de ne pas confectionner ses boules d’amorce trop tôt. Il les prépare au tout dernier moment pour qu’elles n’éclatent pas dès l’impact en surface. Si la profondeur ou le courant sont importants, il vaut mieux faire en sorte que les pinkies remuent moins voire plus du tout (voir encadré). On s’assure ainsi qu’ils restent en place autour et dans l’amorce déposée pendant la partie de pêche, tout du moins jusqu’à ce qu’ils soient tous dévorés. « En procédant ainsi, on peut ajouter une grosse quantité de larves inertes dans l’amorce, indique John. Les beaux poissons en sont très friands. »

Les pinkies morts ne cassent pas les boules d’amorce qu’on peut confectionner et lancer en toute sécurité.
Crédit photo : Olivier Wimmer

L’agrainage

Il est aussi possible de pratiquer une pêche à l’agrainage avec des pinkies. Plus légers, ils ne permettent pas de battre des records de distance, mais pêcher ainsi à une petite dizaine de mètres est possible avec une bonne précision. Cet amorçage discret est susceptible d’intéresser gardons, rotengles et ablettes. « Amorcez quelques larves à la fois ou par bonnes poignées, selon l’appétit des poissons, mais n’hésitez pas, assure John. C’est une excellente façon de maintenir les poissons sur le coup avec en outre davantage de discrétion que des boulettes d’amorce. »

Par sa taille, le pinky est évidemment une esche à petits poissons typique même si l’on aurait tort d’oublier l’épuisette. Sur ce coup-là, elle n’était pas utile…
Crédit photo : Olivier Wimmer

Ça chauffe

Conservés dans une boîte, un sac en toile ou en plastique perforé, les pinkies remuent tellement qu’ils provoquent un échauffement, avec un véritable phénomène de sudation. Ils se couvrent alors d’une pellicule grasse qui ralentit leur progression dans la couche d’eau jusqu’à parfois les rendre flottants ! C’est pourquoi il est impératif de les dégraisser avant toute utilisation. John saupoudre sur ses pinkies de la farine de maïs sur-fine et la laisse s’imprégner de l’excédent d’humidité. Il suffit ensuite d’un petit passage au tamis et les larves sont prêtes à l’emploi. Malgré ces précautions, John reste toujours prudent. « Pour l’agrainage, je n’utilise les pinkies qu’en absence de courant, de vent fort ou quand la profondeur est inférieure à 2 m, précise-t-il. Sinon, ils sont emportés loin du coup, décalant la position des poissons. »

Méfiance, les pinkies sont les rois de l’évasion. À la plus petite trace d’humidité, tout le monde décampe illico!
Crédit photo : Olivier Wimmer

Variez les couleurs

Aux côtés des classiques (blanc, rouge, jaune), on trouve aussi facilement chez les bons détaillants des couleurs très prenantes telles que le fameux rouge rubis, le bronze ou encore l’orange fluo. Il faut multiplier les tests pour trouver celles qui fonctionnent. Le rouge est efficace en toute saison mais la teinte de l’eau a aussi son influence. En eau teintée, plus ou moins fortement, le vermillon fait souvent la différence. Dès que les températures baissent et que les eaux s’éclaircissent, les teintes voyantes sont un atout indéniable. Les poissons n’hésitent pas à monter dans la couche d’eau pour happer ces larves bien voyantes.

Les pêcheurs n’ont que l’embarras du choix concernant les couleurs des pinkies disponibles sur le marché. John conserve les siens en séparant toujours les coloris pour éviter que la teinture utilisée pour obtenir les rouges ne corrompe les autres. 
Crédit photo : Olivier Wimmer

Prévoyant

Emportez toujours plusieurs couleurs afin de multiplier vos chances de réussite. Comme John le fait par précaution, n’en mélangez que quelques-unes au tout dernier moment, au bord de l’eau, pour piocher rapidement celle qui convient.

Pratique, bon marché, le pinky est un appât d’été tout simplement irremplaçable, surtout pour les pêches rapides de petits poissons. Un grand bravo à John Sonneville pour cette très jolie démonstration
Crédit photo : Olivier Wimmer

Prendre soin de ses pinkies

Avec le temps, un pinky maigrit et devient plus dur. Ce peut d’ailleurs être un atout pour les pêches rapides et productives, n’obligeant pas à remplacer l’esche après chaque prise comme avec des larves fraîches. Mieux vaut isoler chaque couleur pour éviter qu’elles s’atténuent. Les pinkies sont très résistants. Conservés à une température basse (3 à 4°C voire moins l’été), il est possible de les garder plusieurs mois en pleine forme. Lorsqu’il prévoit une sortie ou un concours, John les place dans un peu d’eau froide, au réfrigérateur. En quelques jours, les larves meurent mais restent attrayantes. Il les transporte au bord de l’eau dans de petites bouteilles en plastique. Du printemps à l’automne, il les dope en ajoutant un additif liquide (Scopex). Dans tous les cas, pour obtenir de beaux pinkies morts, il faut utiliser des larves très fraîches. Beaucoup congèlent les restes de sorties… pour un résultat médiocre.

 

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Magazine n°926 - Juillet 2022

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