Pendant les vacances, il me fallait au grand mot faire trente mètres pour aller taquiner les goujons et les gardons, entre les barques en bois goudronné. Je savais à qui appartenaient chacune d’elles. Au père Suche, à son gendre, au père ou au fils Perdillaux, à Monsieur Boutineau, l’ancien bistrotier, chez qui les vieux de la vieille se retrouvaient le soir pour jouer à la belotte... Un peu plus grand, je m’éloignais de la digue où étaient alignés les bateaux pour aller jusqu’aux pontons, un peu plus loin que le jardin qu’entretenait mon grand-père. Je m’y arrêtais, posant contre le grillage le fagot de lancers en fibre de verre, pour aller chercher quelques lachets qu’au hasard de ses coups de fourche Pépé me gardait dans une boite de conserve. Un vers de terre enfilé à l’hameçon, un plomb plat de quelques dizaines de grammes, il n’en fallait guère plus pour prendre quelques anguilles dans la journée. Puis, p
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques
S'abonnerDéjà Abonné ?