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En été, sortez vos bouées !

Silure pris en plein été à la bouée

Crédit photo Damien Modrak
Bien connue des spécialistes du silure, la technique de la bouée reste peu et mal utilisée par l’ensemble des pêcheurs. Pourtant, elle est facile à mettre en place, à condition de connaître le poste pêché et certaines subtilités de la méthode. Redoutablement efficace, la bouée est l’une des meilleures techniques pour se mesurer au silure en cette période estivale.

La préparation d’une partie de pêche à la bouée se fait bien souvent plusieurs jours à l’avance. Le jour J, vous devez prendre soin de ne rien oublier, sans quoi la partie de pêche sera remise en question. Il est vrai que certains préparatifs peuvent rendre cette technique contraignante. S’approvisionner en vifs, les garder, charger le matériel dans la voiture ou la remorque, une partie de pêche à la bouée ne s’improvise pas. Mais les préparatifs et la logistique que demande cette pratique en font une véritable aventure. Pour en arriver au plaisir du combat, il faut également connaître son secteur. Le choix du poste devient alors la clé de la réussite. La présence de fosses ou de cassures bordées de hauts-fonds doit retenir votre attention. C’est sur ces zones peu profondes que les silures viennent chasser en fin de journée. Pourtant connu pour être un poisson de fond, le silure n’a pas peur de venir chasser en faible profondeur. Les images de chasse de pigeons à Albi ainsi que les fréquentes attaques de ragondins dans le Rhône nous prouvent que ce poisson est un opportuniste, qui aime marauder dans moins d’un mètre d’eau. Il faut de ce fait réfléchir où établir son poste, car le résultat de la pêche en dépend grandement.

Un choix stratégique

Pour choisir votre poste, aidez-vous si possible d’une petite embarcation et d’un échosondeur. C’est en analysant le relief du fond que vous allez déterminer les zones intéressantes pour positionner vos bouées qui doivent quadriller la zone. Pour ce faire, vous devez placer vos flotteurs à l’entrée, au milieu et à la sortie de la fosse prospectée. Vos lignes doivent se trouver sur le passage du silure. Analysez toujours le cours d’eau et essayez de déterminer le passage du poisson. Si le poste se compose de gros herbiers et de nénuphars, positionnez vos lignes à proximité de ces derniers. Les silures chassent à l’intérieur de ces forêts aquatiques. Deux choix s’offrent à vous, soit la pente en sortie de fosse, soit le plateau en faible profondeur. Il convient de positionner au moins une ligne sur l’un des deux. Une fois la zone de pêche bien définie, vous déterminerez également votre emplacement sur la berge. Celui-ci doit être clair et dégagé, afin de positionner vos cannes verticalement en hauteur et pour faciliter vos manœuvres lors des combats. Dans cette traque, le coucher du soleil sera le meilleur moment de la journée. Bien sûr, c’est bien au-delà des 30 minutes autorisées par la loi que les choses sérieuses vont commencer. Les secteurs maritimes n’étant pas soumis aux contraintes horaires, ils sont alors de véritables privilèges pour les pêcheurs de silure. Mais il n’est pas nécessaire de frauder pour effectuer de belles captures. Certaines fins d’après-midi et certains débuts de soirée nous ont permis de vivre d’intenses moments d’émotion et de puissants combats.

Ce montage permet de quadriller parfaitement un poste.
Crédit photo : Damien Modrak

Bien choisir son matériel, c’est un gage de réussite !

Il y a plus de vingt ans, j’avais réalisé mes premières expériences de pêche à la bouée sur des ensembles destinés à la carpe. À l’époque, n’ayant pas les moyens de me procurer du matériel spécialement conçu pour cette technique, j’avais détourné l’utilisation de mes cannes et de mes détecteurs pour tenter cette aventure. Mais ce type de matériel, trop souple, n’était pas adapté à cette technique brutale, car il faut dire que nous ne faisons pas dans la finesse. Les cannes trop molles provoquaient d’importants décrochés, et certains poissons se piquaient mal au ferrage. Les postes pêchés étant fréquemment distants de plusieurs dizaines de mètres de la berge, vous devez utiliser un matériel spécifique. Pour ne pas rencontrer ces problèmes, optez pour des cannes d’action rapide d’au moins 2,8 m avec une puissance allant de 250 à 450 g. La longueur et l’absence de souplesse permettent de tendre fortement vos lignes sur de très grandes distances. Ainsi, à la touche, le silure se piquera profondément les hameçons en gueule. S’agissant des moulinets, munissez-vous de matériel spécifique ayant une grande contenance (au moins 200 m) sur des tresses de diamètre 40 à 45/100. Autre élément important de cette technique, les repose-cannes ! Aujourd’hui, vous trouvez dans le commerce des supports spécialement conçus pour la bouée. Solidement plantés dans le sol de la berge à l’aide d’une massette, ces derniers ne céderont pas suite à la touche d’un silure. Trop fragiles, les repose-cannes classiques se tordent sur une attaque, et c’est la canne qui peut partir à l’eau ! Pour vous faire comprendre les forces qui s’exercent sur les cannes et leurs supports, imaginez que la ligne est tendue comme un arc, jusqu’à la limite de rupture d’un brin de Nylon cassant, compris entre 30 et 40/100. Tentez de casser ce fil à la main, et vous verrez que ce n’est pas si facile. Les forces exercées par la tension de la canne et par l’attaque du silure feront que le Nylon cassera net dans un claquement caractéristique. La canne arquée et armée comme une catapulte ferrera instantanément le poisson à la touche. Il ne vous restera plus qu’à prendre la canne en main et à combattre.

Ce gros bouchon évite à la ligne de s’emmêler
Crédit photo : Damien Modrak

Comment choisir ses vifs ?

S’agissant des vifs, nous vous conseillons l’utilisation de gros poissons. De taille conséquente, ils permettent plus ou moins de sélectionner les silures. Certaines espèces de poissons sont plus résistantes que d’autres. Ainsi, les carassins, les chevesnes et les tanches sont plus robustes que les gardons, les brèmes, les hotus et les rotengles. Mais la vraie difficulté avec les gros vifs, c’est leur conservation, surtout lorsque les poissons dépassent le kilogramme. Pour les transporter, nous utilisons de gros bidons munis d’un aérateur sur batterie. Mais pour les garder plusieurs jours, il n’y a rien de mieux que de les laisser dans une bourriche ou un gros bidon percé, dissimulé dans le cours d’eau. Ainsi, vos poissons seront en pleine santé. Mais soyez sûr de votre cachette, car le vol de vifs est fréquent !

Conserver ses vifs dans un grand bidon dans la rivière reste la meilleure solution
Crédit photo : Damien Modrak

Un montage en deux parties !

Pour cette technique, plusieurs éléments constituent le montage de la bouée. La première partie est formée d’un poids (roche, plot de ciment…) de 10 à 20 kg, d’une corde et d’un gros flotteur (la bouée). Veillez toujours à ce que le poids ne glisse pas sur le fond. C’est ce dispositif composé du poids, de la corde et de la bouée qui constitue le premier élément de la technique. La longueur de la corde dépend toujours de la profondeur du poste, en moyenne 2 à 3 mètres suffisent. C’est grâce à un petit bateau pneumatique que vous allez déposer ce dispositif. Une fois mis en place, une cordelette est attachée sur la bouée. Cette drisse que l’on nomme « l’écarteur » est nécessaire pour éviter que le vif ne s’enroule dans la corde de l’ancre. Cette cordelette est attachée par un nœud classique. D’une longueur d’environ 3 m, l’écarteur dispose à son extrémité d’un petit flotteur (30 g) et d’une agrafe. Cette dernière sert d’attache rapide pour raccorder le fil cassant. Le bouchon, lui, sert à faire flotter la cordelette pour faciliter la mise en place. Il évite ainsi que le vif ne s’entoure dans la bouée en cas de mauvaises manipulations. Toute la partie que nous venons de vous décrire sera raccordée ultérieurement au corps de ligne par le fil cassant. C’est ce Nylon d’environ 35/100 qui fera la jonction entre la canne et la bouée. En partant de la canne, la tresse du moulinet est attachée directement sur un émerillon « rolling » de 100 kg de résistance. Ce dernier est le point de jonction de trois fils. Il relie le corps de ligne, le bas de ligne et le cassant. Le corps de ligne et le cassant sont attachés sur l’œillet supérieur de l’émerillon. Le bas de ligne, lui, est raccordé sur l’œillet inférieur. Constitué d’une tresse de combat d’au moins 100 kg, le bas de ligne mesure environ 80 cm. L’utilisation d’un plomb est nécessaire si l’on veut faire évoluer son vif en profondeur. Dans la méthode que nous vous présentons, votre vif doit évoluer en surface de façon à provoquer des mouvements d’eau. Les silures étant très réactifs à ces derniers, ils localisent rapidement leurs proies. La taille des hameçons varie en fonction de la grosseur du vif. Adaptez toujours vos triples de façon que les pointes soient bien dégagées et non cachées par la largeur du poisson employé. La quasi-totalité des attaques surviennent par le bas. Il n’est donc pas nécessaire de piquer les deux hameçons sur le dos du vif. Je vous conseille de ne piquer qu’une seule pointe d’hameçon sur le dos du vif.

Un gros silure capturé à la bouée.
Crédit photo : Damien Modrak

Astuce : comment piquer vos vifs ?

Afin de ne pas trop blesser vos poissons, nous vous conseillons de les piquer juste sous la nageoire dorsale à l’aide d’un gros simple de 1/0 à 10/0. Esché de cette façon, le vif garde toute sa vitalité. Ne le piquez pas dans le muscle, car vous pourriez provoquer une hémorragie. Il suffit de laisser pendre un hameçon triple sur le côté du vif pour garantir le piquage du silure lors de l’attaque.


 

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