Je suis un pêcheur qui adore lancer, lancer et lancer. Plus la technique est active, plus je l’aime. C’est peut-être la raison pour laquelle on peut compter les sandres que j’ai attrapés en verticale ou en dropshot sur les doigts des deux mains seulement. Lorsque mon ami Fred m’a invité à le rejoindre pour pêcher ce carnassier il y a quelques années, j’ai d’abord hésité, mais lorsqu’il m’a dit que nous utiliserions des poissons nageurs, j’ai tout de suite accroché !
Adapté aux eaux froides
Les jerks, ou twitch-baits comme certains les appellent, ont trouvé leur origine dans la pêche du bar au Japon et aux États-Unis, où ils ont une solide réputation en tant que leurres d’eau froide qui peuvent déclencher une attaque de poissons léthargiques alors que d’autres ne le peuvent pas. Des compétitions ont été remportées et des records ont été battus grâce à ces incroyables poissons nageurs. Qu’est-ce qui les rend si spéciaux, me demandez-vous ? Je pense que c’est le fait de pouvoir l’immobiliser aussi longtemps que vous le souhaitez, ce que d’autres leurres durs ne peuvent pas faire ! Quand les gens pensent au sandre, ils pensent rapidement aux leurres souples, comme je l’ai fait également. La pêche verticale ou dropshot avec des softbaits vous permet de rester dans cette zone de touche aussi longtemps que vous le souhaitez. Vous pouvez en faire de même avec les jerkbaits minnows, pour peu que la profondeur ne soit pas trop importante.
Immobiles, le secret
La plupart des jerkbaits sont disponibles en version suspending, ce qui signifie qu’ils restent immobiles dans la colonne d’eau lorsque vous faites une pause, ou coulent très lentement. Cela vous permet de garder le leurre au même endroit pendant quelques secondes avant de lui redonner vie, avec une nage erratique. Ce type d’animation est un cocktail auquel le sandre ne peut tout simplement pas résister ! Et il n’y a pas que les sandres qui l’aiment, presque tous les prédateurs attaquent un jerkbait bien présenté. Avec des tailles allant de 9 à 12 cm, un corps mince et souvent long, ce poisson nageur est idéal pour le sandre mais il plaît également aux grosses perches et bien entendu brochets.
Au top sur les plateaux
J’ai pêché différents types de milieux avec ces leurres, principalement les grandes rivières hollandaises ou les canaux artificiels. Ces secteurs sont assez profonds mais présentent également des hauts fonds avec des hauteurs d’eau allant de 1,5 à 4 mètres où l’on peut trouver des sandres à la fin de l’hiver et au début du printemps. Ils se tiennent sur le fond et sont souvent passifs pendant la journée. Les jerkbaits munis de longues bavettes permettent d’atteindre les poissons même à ces profondeurs ! Trouver la bonne animation est toujours important, parfois ils préfèrent avoir la lenteur, avec de longues pauses, jusqu’à 5 secondes. D’autres jours, les carnassiers sont plus actifs et vous pouvez pêcher de manière beaucoup plus agressive, avec des pauses plus courtes. Lorsque vous trouvez la bonne vitesse attendez-vous à des touches très violentes.
Animation saccadée
Je n’ai pas inventé la pêche au jerkbait et les vidéos expliquant la bonne technique ! J’ai regardé quelques vidéos de Kevin Van Dam expliquant comment utiliser son fameux Strike King KVD Jerk. Il faut laisser une certaine liberté à un jerkbait pour aller où il veut ! Quand je lance loin, la première chose que je fais est de donner deux ou trois tours de manivelles pour l’amener à sa profondeur de nage. Je le maintiens là pendant une seconde, puis je donne mon premier coup sec avec le scion. Juste après cette animation donnez du mou au leurre, pendant une fraction de seconde, afin qu’il puisse aller à gauche ou à droite. Après, moulinez doucement pour tendre doucement le corps de ligne. Vous pouvez désormais laisser le leurre aussi longtemps que vous le souhaitez, en attendant la touche. Répétez cette étape en variant avec plusieurs coups de scion les uns après les autres, allongez ou raccourcissez vos pauses. Trouvez l’action que les poissons aiment ce jour-là, l’essentiel est que vous ne rameniez pas le leurre de façon régulière. L’action du jerkbait vient de la canne et non du moulinet.
Le bon équilibre
Le jerkbait idéal reste en suspension dans l’eau, mais ils n’ont pas tous la bonne densité. S’ils remontent un peu, il suffit parfois de fixer un bas de ligne en gros fluorocarbone, dense pour qu’ils restent immobiles. S’ils sont vraiment flottants, vous pouvez enrouler quelques spires de fil de plomb autour de la hampe des hameçons. Ajustez vos leurres à la maison et testez-les dans un seau, je vous suggère de les équilibrer avec votre bas de ligne attaché.
L’équipement idéal
Selon moi, la canne idéale pour la pêche au jerkbait ne mesure pas plus de 2 m avec une action extra rapide et un scion légèrement plus souple. Cela vous permet d’animer correctement votre leurre et de suivre même la touche la plus douce avec un peu de mou dans la ligne. Les jerkbaits minnows ont souvent un système de transfert de masse qui permet de les lancer très loin. Le talon de la canne doit être court pour ne pas heurter votre bras ou le bassin pendant les animations. Vous pouvez choisir un modèle spinning ou casting, mais le moulinet doit avoir un ratio assez élevé pour reprendre le mou dans la ligne sans devoir donner plusieurs tours de manivelle. J’utilise une tresse en 0,10 mm bien visible pour détecter une touche si je vois mon corps de ligne bouger durant la pause. Je fixe un long bas de ligne en 0,30 mm. Certains diront que c’est un peu gros pour le sandre, mais si un gros brochet attrape votre leurre vous serez plus tranquille durant le combat.