Même si beaucoup de pêcheurs considèrent le silure comme le super-prédateur de nos eaux douces, ils oublient pour autant le pouvoir de reproduction du sandre. Avec 200 000 œufs par kilogramme, une femelle sandre est beaucoup plus productive que les femelles brochet ou silure qui ne développent que 20 000 œufs par kilogramme. Les sandres sont donc plus nombreux dans nos cours d’eau que les deux autres grands carnassiers, et c’est cela qui en fait un super-prédateur. Cette année, nous avons pu constater qu’un grand nombre de petits sandres ont été capturés lors de nos pêches hivernales sur les cours d’eau français. L’été 2022 a été chaud et les herbiers nombreux et denses. Ce qui a été une véritable pouponnière sur l’ensemble des espèces de poissons des grands fleuves. Si la sécheresse a été une catastrophe sur certains plans d’eau de l’Hexagone, sur d’autres en revanche, elle a véritablement relancé la présence des carnassiers, et notamment celle du sandre et du brochet.
Crédit photo : Damien Modrak
Quand les eaux se réchauffent
Lorsque les eaux sont claires et se réchauffent avec les températures, les sandres vont rechercher les parties oxygénées, c’est donc là qu’il faut les traquer. En fleuve ou rivière, les carnassiers vont venir se placer dans les zones d’accélération de courant. Bien sûr, ils viennent chercher des eaux mieux oxygénées, mais également les bancs de poissons blancs qui viennent se nourrir dans les courants. Étant des animaux à sang froid, l’organisme des poissons réagira en fonction de la température du milieu dans lequel ils se trouvent. Ainsi, plus il fait froid et moins ils sont dynamiques, plus il fait chaud plus ils sont actifs, et les périodes d’activité alimentaire sont importantes. Il ne faut donc pas avoir peur d’employer des leurres artificiels évoluant rapidement dans les différentes hauteurs d’eau. Pendant la période estivale, les poissons nageurs (PN) avec leur nage erratique sont des armes particulièrement redoutables sur les gros spécimens. Sortant du lot, les meilleurs PN sont les crankbaits et les jerkbaits. L’avantage de ces derniers est qu’ils se lancent relativement loin et qu’ils peuvent se récupérer à différentes vitesses. Grâce à leurs formes et leurs longueurs de bavette, le crank et le jerk nous permettent de prospecter différentes profondeurs. Ainsi les crankbaits sont destinés aux pêches des zones profondes, les jerkbaits sont plus destinés aux pêches de plateaux ou du milieu de la couche d’eau.
Crédit photo : Damien Modrak
Des souples pour l’été
En été, il est possible de capturer de gros sandres lorsque vous pêchez aux leurres souples. Pour ce faire, n’hésitez pas à utiliser des poids de tête plombée assez lourds (15-20 g, voire plus) pour pêcher en linéaire. En effet, à cette période, le linéaire est beaucoup plus productif que les pêches d’animations lentes. Les sandres étant plus dynamiques qu’en hiver, ils n’hésitent pas à suivre nos leurres sur plusieurs mètres avant de les toucher. Un leurre artificiel évoluant trop lentement sur le fond déclenche rarement une attaque. Il est alors plus intéressant de passer rapidement sur les postes, afin de déclencher des touches d’agressivité. Dans cet exercice, les shads et les grubs sont redoutables. De plus, l’ajout d’une palette ou d’un rattle au leurre souple peut également être une bonne solution pour déclencher davantage de touches.
Crédit photo : Damien Modrak
Une question de lumière…
Les pêches de sandres peuvent être plus difficiles alors que les beaux jours arrivent. Le principal facteur à cette baisse de capture reste l’heure de chasse des carnassiers. En effet, si le jour se lève autour de 5h30 du matin, beaucoup de pêcheurs arrivent au bord de l’eau bien plus tard. Les sandres sont des poissons qui aiment chasser à l’aube et aux aurores. À la période chaude, il est fréquent de capturer plusieurs poissons au lever du jour et en quelques minutes ne plus avoir la moindre touche. Cette activité quasiment nulle durera tant que le soleil brillera. C’est au coup du soir que les carnassiers reprendront la chasse. Et c’est souvent la dernière heure légale qui nous permet d’ouvrir le score. Mais certains jours, l’activité alimentaire des carnassiers peut s’intensifier en pleine journée. En effet, les temps couverts ainsi que les épisodes de montée des eaux sont toujours d’excellentes périodes pour traquer les gros sujets. Dans le cas d’une eau troublée par les pluies, les techniques de pêche lentes seront plus efficaces que les pêches rapides. Il convient alors d’adapter la technique aux conditions météo rencontrées. Vous l’avez compris, pour arriver à capturer de gros sandres régulièrement, il est important de bien connaître ces poissons. C’est en restant attentif aux conditions météo et en étant précis sur les techniques employées que vous trouverez prochainement le succès…
Crédit photo : Damien Modrak
Le matériel des pêches rapides
Pour la pêche en bateau, privilégiez une canne d’action de pointe relativement souple. D’une longueur comprise entre 2 m et 2,20 m, ces dernières seront adaptées pour la pêche aux leurres comme les poissons-nageurs et les leurres souples. S’agissant de la puissance, une 10-30 g fait parfaitement l’affaire. Pour des leurres plus lourds, préférez les puissances autour de 20-50 ou 70 g. Vous pourrez ainsi propulser vos leurres artificiels sur de plus grandes distances. Un moulinet de taille 2500 garni d’une tresse de 14 à 17/100 reste adapté à cette technique. Pensez toujours à utiliser un bas de ligne en fil fluorocarbone long d’environ 1 m, dont le diamètre est de 30 à 40/100. Du bord, préférez les cannes plus longues autour des 2,40 m et 2,60 m, dont les puissances se trouvent au-dessus des 50 g.
Crédit photo : Damien Modrak
Une traque grâce aux échosondeurs
L’évolution technologique des échosondeurs nous ouvre la porte vers de nouvelles techniques de pêche. Grâce aux sondes « live », nous pouvons observer le comportement des carnassiers face à nos leurres. Quelle que soit la marque des appareils utilisés, ces derniers nous permettent de voir et même d’identifier certains poissons détectés. Que la pêche se fasse en verticale ou en linéaire, les sondes « live » donnent un réel avantage aux pêcheurs. Mais le prix de ces sondes n’est pas à la portée de toutes les bourses. Pour autant, l’ensemble des pêcheurs de sandres négligent les échos détectés entre deux eaux. Même avec des échosondeurs standards, il est possible de réaliser de belles captures de sandres dits « suspendus » en été. Restez alors attentifs aux échos entre deux eaux car ils réservent souvent de belles captures.
Crédit photo : Damien Modrak
