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Sandre : anticiper la crue pour mieux le pêcher

Afin d’éviter le pic d’occupation des frayères encore possible à cette période de l’année suivant les régions de France, nous vous proposons de traquer le sandre pendant les belles crues de printemps, pour ne cibler que les poissons en pleine activité alimentaire…

Au printemps, de grosses précipitations font souvent gonfler le niveau du fleuve, et ce bouleversement va engendrer un regroupement des poissons blancs vers des zones d’amorties facilement reconnaissables, mais surtout, cela va permettre aux sandres qui ont fini de frayer d’entrer en activité et de se mettre à table. Une période de crue peut être très bonne, mais il va falloir anticiper ces trois phases et savoir comment les exploiter aux mieux : la montée d’eau, la période de crue avec une forte augmentation du débit et de la hauteur d’eau d’une rivière ou d’un fleuve puis, enfin, la décrue et la baisse du débit. Pour cela, nous disposons d’un outil que je trouve très pratique, c’est le site www. vigicrues.gouv.fr. Ce dernier va nous permettre, grâce aux courbes du débit, de suivre précisément une montée d’eau sur n’importe quelle rivière en France. Avec un peu d’expérience, il devient simple de savoir si c’est le bon moment pour sortir et surtout de s’orienter vers le spot susceptible d’être le meilleur.

Au plus fort de la crue, les feuilles et autres sédiments empêchent de pêcher efficacement.
Crédit photo : Charly Vaudolon

Le matériel

Parlons un peu des leurres souples. J’ai une préférence pour les shads avec des profils assez fins qui n’offrent pas trop de résistance lorsqu’il y a du courant, comme le D’Fin en tailles 4 et 5 pouces. De plus, sa nage très serrée est relativement attractive. Un coloris qui fonctionne très bien pour la seine est le motor oil. Depuis plusieurs années, des gobies ont fait leur apparition dans le fleuve, et ce coloris dans le ton marron doit en être une très bonne imitation. Je pense que les sandres doivent être habitués à s’en nourrir. Pour ce type de pêche, j’utilise des cannes assez sonores comme les Steez de chez Daiwa en 7/28 g pour 2,13m avec un moulinet en 2500 relativement léger qui permet de pêcher toute une journée sans fatiguer. Au niveau de la tresse, j’utilise du 12 ou 14 centièmes, j’ai une préférence pour la J Braid « Grand » qui est moins sensible à l’abrasion. Une pointe de fluoro de 26 ou 30 centièmes est parfaite pour la pêche du sandre. Concernant la longueur de celui-ci, je mets en général la longueur de la canne, donc environ 2 m. Si les sandres ne sont pas intéressés par un leurre animé sur le spot en linéaire, j’aime passer sur la même zone en verticale, avec un changement radical de couleur et de taille de leurres. Pour ce faire, j’utilise des TP en 15 ou 20 g avec des leurres en 5", voire 28 g avec des leurres plus gros. J’adore utiliser de gros « finesses » qui ne vont pas trop vibrer, mais plutôt bouger un volume d’eau. Leur taille peut être un plus sur des poissons éduqués. J’opte pour des coloris jaune ou orange qui sont souvent très efficaces dans l’eau sale. Mais du blanc et même du marron avec TP fluo peuvent être très efficaces. La verticale permet de longer doucement la cassure en limite de courant. J’utilise une canne casting en 14/56 g qui peut paraître un peu puissante mais qui possède un blank assez souple toute en étant assez musclé pour mettre des TP de 30 g avec des leurres en 20 cm pour sélectionner des beaux poissons. Une longueur de cannes en 1,98 m à 2,13 m maximum est très bien pour la verticale, j’utilise une Prorex E qui est suffisamment raisonnante pour détecter la moindre touche, tout en étant légère. C’est un très bon rapport qualité-prix. Une tresse fine en 8 centièmes est très bien pour fendre l’eau et avoir son leurre à l’aplomb du bateau.

Lors d’une crue, la phase de montée des eaux est excellente pour le sandre.
Crédit photo : Charly Vaudolon

Phase 1 : la montée d'eau

Il y a donc un moment clé avant la crue, c’est la montée d’eau qui va mettre en appétit les sandres à s’en faire gonfler le ventre de poisson blanc. Ce carnassier aime chasser dans l’eau trouble, ce qui en fait sa force et, pour ceux qui ont l’habitude de pêcher le sandre, nous savons que c’est un poisson qui peut vite nous rendre fou, car il faut sans cesse se remettre en question pour trouver le petit truc qui peut parfois faire toute la différence sur une journée difficile. Dans mon cas, le débit de la Seine en Normandie est généralement autour des 250/300 m3/s l’été. Après de bonnes pluies pendant plusieurs jours consécutifs, j’aime quand ce débit commence à monter à 500 m3/s, ce qui va mettre les sandres et même les autres carnassiers comme le brochet en position « on ». À ce moment précis, l’eau n’est pas encore trop chargée en particules, et la pêche est plus simple à trouver. En général, une pêche en linéaire (lancer-ramener avec des pauses) sur des zones de calme en bordure est très efficace. Elle permet à la fois d’extraire les sandres du spot à distance et de pouvoir les relâcher directement dans le courant, sans perturber la zone de chasse. J’ancre le bateau à une dizaine de mètres de la berge, parfois dans le courant, et je prospecte les berges méticuleusement. Pour ce faire, j’utilise des têtes plombées de type têtes rondes, avec des grammages assez légers, suivant la profondeur et le courant. Dans une profondeur comprise entre 2 et 4 m, 7 g est une bonne moyenne pour que le leurre se fasse facilement aspirer par le poisson, mais surtout pour éviter qu’il ne tombe trop vite sur le fond et n’alerte les carnassiers présents. Il est important d’avoir une action planante. Parfois, il n’est pas rare de trouver des poissons actifs dans seulement 1 m/1,5 m d’eau, aux pieds des arbres immergés ou sur des plages de sable. Il faudra veiller à rester très silencieux sur ce type de poste, car les sandres sont sensibles aux bruits parasites, surtout si la pression de pêche sur le secteur est assez forte. Les éboulis rocheux sont également des zones propices que les petits poissons blancs affectionnent pour se cacher. Il ne faut pas les négliger. La vitesse du bateau pour ce type de pêche peut varier entre 0,5 et 1,5 km/h, le mieux est de faire différents passages pour voir ce qui peut déclencher les touches.

Une prospection lente en bateau est conseillée pendant la crue.
Crédit photo : Charly Vaudolon

Phase 2 : la crue

Une crue peut être très bonne, mais dans le cas d’un débit assez fort qui engendre une eau très teintée, il y a souvent un phénomène pouvant déranger les poissons, ce sont les feuilles et les particules transportées par la rivière. Dans ces conditions compliquées, le pêcheur est contraint d’enlever les amas de feuilles mortes de la tête plombée toutes les cinq minutes, ce qui devient contreproductif. Il sera alors primordial de rechercher des spots abrités, comme des entrées de darses, des entrées de port, des embouchures de petites rivières, où l’eau est en général plus claire. Sur ces zones où l’eau sale se mélange avec l’eau claire, on peut remarquer comme des sortes de nuage. Ces transitions sont de véritables « hot spots » où les sandres aiment chasser et où il est possible de faire basculer une session compliquée en une session prolifique. Pour un pêcheur du bord, ce sera un spot idéal, il faudra alors balayer la zone méticuleusement en attendant la touche. Une canne à leurres plus longue (dans les 2,40m) qui, grâce à son bras de levier, servira à atteindre une distance de lancer plus importante, peut faire toute la différence sur une pêche depuis la berge pour atteindre la bonne veine d’eau.

Savoir profiter des différentes phases d’une crue peut rapporter de très gros spécimens.
Crédit photo : Charly Vaudolon

Phase 3 : la décrue

La dernière phase qui va être très intéressante, c’est la décrue. Quand je vois la courbe redescendre derrière mon ordinateur, je sais qu’il est temps de m’organiser pour ressortir sur l’eau au plus vite. En effet, la turbidité de l’eau commençant à s’améliorer, c’est à ce moment précis que les sandres qui ne s’alimentaient plus beaucoup, à cause des particules en suspension, retrouvent leurs habitudes sur les zones de calme en limite de courant. Là où se maintiennent les poissons blancs, surtout aux pieds des arbres où les branches touchent la surface de l’eau. Plus l’eau va s’éclaircir au fil des jours et plus je vais aller les rechercher dans le courant et un peu plus profond en journée. De manière générale, il faut savoir que les carnassiers restent non loin de leurs garde-mangers et que, dans ces conditions d’eau teintée, à tout moment ils peuvent rentrer en activité même en pleine journée. C’est d’ailleurs souvent en plein après-midi que je fais mes plus belles pêches, au moment le plus chaud de la journée. Le site Vigicrue va donc nous permettre de voir la courbe du débit d’une rivière en temps réel et ainsi nous aider à anticiper ce moment d’euphorie alimentaire à ne surtout pas rater.

Charly a dû passer rapidement en verticale pour capturer ce gros sandre.
Crédit photo : Charly Vaudolon

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Magazine n°133 - Mai & juin 2023

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