1 Alain Maragou et Nicolas Delabarre : "A deux, c'est mieux"
2 Nicolas Doudeuil : "Je vise les grands brochets du fleuve"
3 Valentin Bernichon : "une chouette période pour la mouche"
4 Laurent Petit : "en surface, tout est possible"
Alain Maragou et Nicolas Delabarre : "A deux, c'est mieux"
Alain Maragou, doit-on encore te présenter toi qui es une figure de la compétition. Avec ton binôme, Nicolas Delabarre, vous êtes sélectionnés pour les prochains championnats du monde qui se dérouleront cet été en Pologne. Ton portrait en quelques mots ?
Alain Maragou : Je suis un jeune pêcheur passionné de 65 ans qui depuis 30 ans pratique la compétition. Nous faisons équipe avec Nicolas depuis 12 ans. Nous tournons principalement sur le circuit du championnat de France, la FFPS carnassier et nous avons été sélectionnés à cinq championnats du monde.
Avec un tel objectif, as-tu le temps de penser à ton ouverture en France ?
A. M. : Plus que jamais même si en Aveyron, où nous résidons tous les deux, nous n’avons pas à proprement parler de « fermeture du carnassier ». Nous pouvons pêcher toute l’année dans le respect des périodes de reproduction de chaque espèce, avec obligation de remise à l’eau bien entendu. Nous avons la chance de pouvoir nous entraîner sur une vingtaine de lacs de barrage de plus de 100 ha. Après la pêche hivernale surtout orientée « verticale » et des techniques dérivées, le début de la saison, l’arrivée des mois de mai et juin notamment, sont pour nous l’occasion de reprendre des techniques de prospection, plus actives.
Privilégiez-vous les mêmes approches techniques avec Nicolas ?
A.M. : Non, pas du tout, même si je suis très attentif à la démarche de Nicolas. C’est la force même d’un binôme que de jouer la complémentarité. On peut dire qu’on s’est trouvés ! Là où Nicolas s’est spécialisé sur la recherche en pleine eau, je préfère les pêches de bordure a fortiori en cette période de fin de printemps et début d’été.
Étant par définition deux sur le même bateau, comment faites-vous pour gérer les contraires ?
A. M. : Nous ne faisons qu’un ! Nous avons notre organisation et nos repères. Une session est découpée en plusieurs temps, en fonction de nos observations et ressentis. Si Nicolas décide d’attaquer en pélagique alors je vais opter pour une pêche au swim ou au shad en linéaire ou à gratter par exemple, afin d’explorer les tombants. Selon les résultats enregistrés, soit nous déciderons de poursuivre dans cette voie, soit nous opterons pour d’autres scénarios. Pour les pêches de bordure que j’affectionne particulièrement, je deviens alors « moteur ».
Quelle est alors ta technique de prédilection ?
A.M. : À coup sûr, la pêche au jerk. C’est à mes yeux une technique reine en cette période où les brochets, qui sont sortis de la fraie depuis un bon mois déjà, se montrent particulièrement réceptifs à ce type d’action. C’est un leurre fait pour déclencher de beaux poissons que je recherche à cette saison dans des profondeurs de 1,20 m en moyenne. Cette technique est beaucoup plus subtile qu’il n’y paraît notamment dans les rythmes et animations. Le bon tempo de la veille ne sera peut-être plus effectif le lendemain. Il faut sans cesse se réinventer mais n’est-ce pas là l’essence de la pêche ?
À ton tour Nicolas de te présenter et de nous parler de ton approche en début de saison.
Nicolas Delabarre : J’ai l’avantage d’être plus jeune qu’Alain (rires !), J’ai 45 ans et, comme l’a précisé Alain, nous tournons en compétition ensemble depuis plus d’une décennie. La pratique de haut niveau nécessite des partenaires et sponsors engagés : Daïwa, Bass Pro Europe, Lowrance et Yamaha Pro Fishing nous épaulent dans notre aventure.
Peux-tu nous en dire plus sur ton approche qui est différente de celle d’Alain ?
N.D. : En fait, depuis deux années, je me suis spécialisé dans les pêches dites en pélagique, à la recherche des beaux spécimens. L’évolution de l’électronique embarquée m’a ouvert un nouveau champ des possibles, dépassant le cadre de la verticale. C’est une pêche à vue en quelque sorte, qui ne se passe pas que sous le bateau. J’utilise pour ma part la technologie « Activetarget » de Lowrance qui, grâce à une perche et une sonde orientables, permet de repérer en direct un écho à distance, sous plusieurs vues et plusieurs angles. Cette approche est en train de révolutionner la pêche en pélagique, 30 ans après celle des sondeurs traditionnels. La pleine eau est demeurée une dimension mal appréhendée par nous autres pêcheurs, voire intimidante.
En quoi cette technologie prend-elle place dans ta pêche de début de saison ? Est-elle vraiment nécessaire ?
N.D. : Elle répond à une observation, à savoir qu’il y a des carnassiers stationnés ou qui évoluent en pleine eau toute l’année, de l’ouverture jusqu’à la fin de la saison. Et pas nécessairement dans des profondeurs importantes, de 1 mètre à 10 mètres car je ne vais pas au-delà par respect pour nos carnassiers. La présence de poissons fourrage est un lien de causalité mais aussi celle du confort thermique et de la teneur en oxygène de la couche d’eau.
Quels sont les leurres que tu privilégies lorsque tu as repéré un beau brochet par exemple.
N. D. : Shads, gros lipless, lames sont des leurres récurrents pour pêcher en linéaire à distance.
Un matériel de champions
L’ÉQUIPEMENT D’ALAIN
■ Pour le jerk :
• Canne Prorex XR 60/120 g 1,98 m
• Moulinet Daiwa Tatula
• Tresse Tournament 8 braid evo 30/100
• Prorex Lazy Jerk SS 15,5 cm 85 g
■ Pour le shad :
• Canne Prorex Xr 28/84 g 2,28 m
• Moulinet Daiwa Lexa 300
• Tresse Tournament 8 braid evo 30/100
• Duckfin live shad 20 cm 50 g
L’ÉQUIPEMENT DE NICOLAS
• Canne Prorex XR 2,06 m 80/180 g
• Moulinet Prorex TWS 2021 6.3 ratio 85 cm 12 kg de frein
• Tresse Saltiga 12 braid ex 26/100
• Prorex side Kick
• Duckfin live shad 20 cm 50 g
Alain et Nicolas utilisent le fluorocarbone Tournament FC leader pour les têtes de ligne (de 30 à 45/100) et le Shock leader type F pour les bas de ligne (de 60 à 80/100).
CÔTE BATEAU
• Bass boat Rangers Z/75
• Moteur 115 ch Vmax Yamaha
• 2 sondeurs Lowrance : HDS 12 live avec système ActiveTarget