Dossier brochet : le top des techniques estivales
Les pêches de surface, si elles ne sont pas des techniques spécialisées dans la prise de gros spécimens (quoiqu’il est tout à fait possible de prendre de très gros comme cela) amènent en revanche trois avantages majeurs. Primo, elles peuvent correspondre à la prédation du jour. En effet, à certaines périodes, les carnassiers lorgnent vers la surface et c’est sans aucune discussion possible le pattern du jour. Je vous en parlais avec la grenouille : c’était ça ou rien, eh bien c’est parfois pareil avec la surface. Secondo, les leurres de surface passent bien dans les zones encombrées où un leurre armé de triples ne passerait pas. Quand les herbiers sont denses et affleurent la surface, le stickbait est une solution envisageable. Tercio, et ce n’est pas la moindre des raisons, la pêche de surface est un formidable vecteur d’émotions.
La bonne animation
La pêche au stickbait est finalement assez simple à mettre en œuvre. Je ne vais pas revenir sur le walking the dog, qui est aujourd’hui maîtrisé par la plupart des pêcheurs. Ce qu’il faut retenir, c’est que le rythme imprimé à la nage va conditionner la réussite. J’entends par là qu’il faut trouver la juste animation du jour. Celle-ci doit mixer rythme d’animation, vitesse de récupération et fréquence et longueur des pauses. Certains jours, il faut aller assez vite en animant de façon soutenue et en faisant de courtes pauses de temps en temps. Parfois, c’est totalement l’inverse, et il faut pêcher assez lentement en augmentant la fréquence et la longueur des pauses. Tout le jeu consiste à trouver le bon rythme. Quand je suis en guidage, j’aime bien donner, ou du moins expliquer, le rythme en le bruitant. Sur papier, cela est évidemment moins chantant, mais pourrait peut-être donner cela (un « clac » équivaut à un coup de scion, donc un slide du stick bait):
- Animation rapide : Claclaclaclac-pause---- clacclacclacclac-pause----claclac-pauseclaclacclac, etc.
- Animation lente : clac---clac---clac---clac-- -pause-----------clac------clac-------clac— pause-----------clac---clacclac----clac--- clac-pause----------------- etc.
Il existe bien sûr une animation intermédiaire que je vous laisse deviner. (Si je remplis l'article de « clacs », je vais avoir un coup de fil du rédac chef je pense). Au-delà de l’animation du jour, un deuxième élément clef conditionne la réussite de cette pêche : c’est le ferrage. Il faut ferrer vite et fort avec de l’amplitude. Pour cela, le meilleur geste est sans aucun doute un ferrage croisé sur l’épaule opposée à celle qui tient la canne. Avec un leurre qui travaille sous la couche d’eau, on ne voit pas le poisson attaquer et on ferre à la moindre sensation dans la canne. Avec un leurre de surface, la donne change. Il y a une action visuelle avant la prise en gueule et, au début, on ferre souvent trop tôt, au risque d’enlever le leurre de la bouche du poisson. En effet, l’erreur consiste souvent à ferrer quand survient le remous. C’est excitant et presque incontrôlable. Il faut pourtant se forcer à attendre de sentir le poisson dans la canne.
Ma sélection
J’utilise souvent avec bonheur les éternels Sammy 100 (Lucky Craft), plus récemment les Precisions Xtrem (Rapala), les excellents Skitter V 10 (Rapala) et les Z-Claw (Zenith). Pour ceux qui connaissent, le Chug Bug (mélange entre stick et un popper) est également redoutable.