La saison de la truite en rivière est terminée depuis la fin de l’automne dernier et un grand rangement s’impose. Si, en cours de saison, on a des automatismes et on sait où se trouve (à peu près) tel ou tel leurre, c’est souvent beaucoup moins vrai après six mois sans manipuler ses boîtes. Si vous êtes comme moi, vous avez sûrement des leurres stockés n’importe où. Les leurres souples côtoient les ondulantes, les tournantes et les poissons nageurs dans des boîtes trop exiguës et on ne s’y retrouve plus vraiment. Pas d’échappatoire, il faut tout sortir, tout trier et surtout vérifier si tout ce petit monde est en état pour une nouvelle saison. On fait alors le tri entre les leurres « en état de marche » et ceux qui ont besoin d’une remise à neuf. On peut aussi dresser rapidement une liste de ses besoins : le petit matériel bien sûr (hameçons, émerillons, pinces, aimants, boîtes) qui nous facilite la vie au bord de l’eau, leurres, cannes, moulinets, épuisette pour la saison prochaine.
Gérer les nouveautés
Beaucoup se feront aussi plaisir en achetant la dernière perle ou en s’offrant quelques leurres plaisir qui ont apparemment cartonné la saison dernière. Les catalogues des marques et des distributeurs regorgent de nouveautés. Grâce aux réseaux sociaux et à Internet, il est très facile de dégotter ces produits convoités. Pour ma part, cette année, j’effectuerai ces achats (que je fais quasiment toutes les saisons) sur des sites Internet français et je garderai aussi une cagnotte à dépenser dans mon magasin local. Plus que jamais, il est important je pense, à notre échelle, de privilégier les boutiques en France et en Europe plutôt que des usines et des sites de vente bas de gamme en Chine. Il est aussi bien sûr conseillé de vendre le matériel dont on a plus besoin durant cette période où tous les passionnés ne sont pas encore au bord de l’eau.
Prévoir le bon entretien
Une fois le matériel à peu près trié, je procède à une remise à neuf. Je change les hameçons quasiment systématiquement par des assit hook. Je nettoie les boîtes, les cannes et les moulinets. Je vérifie que ces derniers tournent bien. Je fais un nettoyage de l’extérieur et je remets un léger coup de graisse et d’huile. On pourra aussi les envoyer à l’entretien dans une boutique ou chez les quelques « artisans » spécialisés dans l’entretien et la customisation de moulinets.
Le fil des moulinets doit être vérifié attentivement et changé si besoin. On pourra aussi changer le sens du fil pour réutiliser le fond de la bobine peu sollicité. C’est un point très important pour la future saison. Les cannes aussi nécessitent un lavage. Un chiffon et de l’eau chaude suffisent généralement. Les poignées en liège peuvent avoir besoin d’un léger soin. Le liège étant une matière naturelle, l’application d’une huile peut renforcer ce matériau. Les anneaux et les ligatures sont débarrassés des poussières, petites algues filandreuses ou pollen qui se logent entre l’anneau et le blank. On en profite pour vérifier que le verni, le blank et les anneaux sont en bon état. Je vide entièrement et nettoie mes sacoches. Je passe un coup d’aspirateur pour enlever les poussières et les feuilles. J’enlève au préalable les pelotes de fils et autres petits déchets accumulés durant mes pêches et que je n’ai évidemment pas jeté dans la nature ! Je mets le tout dans le lave-linge à froid ou à 40°C. J’enlève avant les aimants, mousquetons et différents boutons de service et le tour est joué.
Les leurres aussi, notamment les leurres métalliques, ont souvent besoin d’un coup de jeune. Pour le nettoyage des cuillères (palettes de cuillères tournantes ou micro spinnerbait, cuillères ondulantes), il y a plusieurs manières de procéder. Pour les cuillères ternies et piquées, on pourra utiliser un chiffon doux en tissu, une brosse à dents pour frotter et utiliser divers produits : du vinaigre blanc, du citron, du cola, de l’alcool ménager, ou bien encore du Mirror pour les casseroles… Tout est bon. Le vinaigre blanc et le chiffon marchent très bien en ce qui me concerne et c’est écologique. Pour les traces de rouille dans les boîtes, qui peuvent apparaître notamment quand les hameçons sont rangés encore humides ou que de l’eau est rentrée dans votre contenant suite à une pluie ou une chute dans l’eau, j’ai déjà utilisé de l’eau citronnée chaude mélangée à du sel. J’ai frotté et laissé reposer dans la boîte pendant une heure. On rince ensuite avec de l’eau savonneuse ou du liquide vaisselle. 90% des traces de rouille, même incrustées, sont parties. On laisse ensuite bien sécher avant de remettre des leurres dedans.
Ouverture le deuxième samedi de mars
Une fois tout le matériel prêt pour une nouvelle saison d’aventures halieutiques, il faut préparer plus spécifiquement le jour de l’ouverture, soit le deuxième samedi du mois de mars en France. On prendra soin de regarder la météo, Vigicrues et de recueillir des bonnes infos. On sélectionnera judicieusement les lieux de pêche et en fonction de leur physionomie et des poissons en présence, on adaptera spécifiquement son matériel. Pour ma part, je me fais une « check-list » histoire d’en oublier le moins possible. Les leurres, les combos cannes et moulinets, les lunettes, les pinces, le fil, les têtes plombées, les épuisettes, les vêtements chauds et de rechange, un pique-nique, une gourde, une casquette ou une visière, une toise. Il faut penser à beaucoup de choses. Et si on oublie quoi que ce soit, le plaisir peut-être facilement gâché. Pensez enfin à votre carte de pêche et n’attendez pas le dernier moment pour vous la procurer.