Avant tout, une précision importante : si la pêche du brochet sur le domaine public est fermée en France depuis ce dimanche 28 janvier 2024, le domaine privé est toujours accessible. Cela peut être l'étang privé du voisin ou un grand centre de pêche comme Paris Predator Fishing dont nous vous avons déjà parlé. Mais il y a de nombreuses autres possibilités.
Perche, sandre, black-bass, silure... c'est encore possible mais avec des leurres spécifiques !
Chaque fédération ressort à la même époque son infographie avec les leurres autorisés et les leurres interdits pendant la fermeture du brochet. De nombreuses fédérations par exemple interdisent l'usage du worm (leurre souple évitant un ver) ou de la technique du drop shot, quand d'autres les autorisent (comme Paris et ses départements limitrophes)... Les fédérations s'en remettent à l'article R436-33 du Code de l’Environnement : "Pendant la période d'interdiction spécifique de la pêche du brochet, la pêche au vif, au poisson mort ou artificiel et aux leurres susceptibles de capturer ce poisson de manière non accidentelle est interdite dans les eaux classées en 2e catégorie."
Or comme le rappelle récemment la fédération de pêche du Bas-Rhin sur sa page Facebook : "Ces tableaux diffèrent d’une fédération à l’autre, et pourtant il s'agit du même texte de loi ! Il s’agit donc d’une interprétation de la loi qui n’engage que ses auteurs ! A ce jour, il n’existe pas de jurisprudence à ce sujet, comme ce peut être le cas, par exemple, de la pêche à la traine. Un garde-pêche est donc tout à fait en droit de verbaliser un pêcheur pour l’utilisation d’une technique ou d’un appât qu’il estime être en mesure d’assurer la capture d’un brochet de manière non accidentelle. Il transmettra alors le procès-verbal au tribunal. Ce sera alors à un juge, seule autorité compétente pour interpréter la loi, de prendre la décision de condamner ou de relaxer le contrevenant. Son jugement fera alors office de jurisprudence". On vous laisse décider de la marche à suivre !
A noter qu'en Moselle, la pêche du silure au posé avec des vers ou des morceaux de viande (abats par exemple) est possible.
Un département permet de pêcher aux leurres mais aussi au vif ou au poisson mort par exemple pendant la fameuse période de fermeture du brochet : l'Aveyron.
Dans l'Aveyron, depuis 2019, toutes les techniques de pêche légales sont autorisées pendant la fermeture du brochet sur le domaine public classé en 2ème catégorie. A condition là encore de relâcher les brochets. Plus d'infos ici.
De nombreux lacs classés en eaux closes sont aussi ouverts à la pêche aux leurres. Voici quelques exemples, la liste est non exhaustive et peut être complétée en nous envoyant un message via le formulaire de contact :
Dans le Tarn-et-Garonne, c'est une nouveauté 2024 : le fleuve Garonne, la rivière Tarn et le plan d'eau de Balat-David sont autorisés à toutes pêches, sauf zones de réserve. Les bass et les brochets sont à relâcher obligatoirement.
En Corrèze, sur les barrages de Bort les Orgues, Marèges, Aigle, Chastang, Sablier Neuvic, Gour Noir (Maronne), Hautefage, Peyrissac, Biard, Pouch, Saillant, Marcillac, Chammet, Feyt et le plan d'eau du Causse la pêche au leurre, vif ou mort est autorisée pendant la fermeture du brochet. Les espèces prises pendant leur fermeture doivent être remises à l'eau immédiatement.
Dans le Puy-de-Dôme, sur les retenues des Fades, Queuille, et Sauviat, la pêche du sandre étant possible toute l'année, toutes les techniques de pêche restent ouvertes. il faut en revanche relâcher les brochets.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, le lac de Serre-Ponçon est ouvert toute l'année à la pêche des carnassiers.
Dans le Var, la pêche des carnassiers est autorisée toute l'année sur le lac de Sainte-Croix mais aussi sur les lacs de Quinson juste à côté. Le black-bass est en no-kill.
Dans le Tarn, toutes techniques autorisées sur les retenues de Rivières et du Laouzas. Mais no-kill obligatoire pour tous les carnassiers, silures compris, et ardillons interdits.
En Gironde, le lac Vert de Canéjan est en no-kill carnassiers avec hameçons simples et sans ardillon sur les leurres, la pêche au vif est interdite.
En Dordogne, la pêche du sandre est autorisée jusqu'au 8 mars. Entre temps, il est donc possible de pêcher aux leurres ou au vif par exemple sur le barrage de Miallet, l'étang de la Jemaye, le plan d'eau de Rouffiac, l'étang de Gurson, les plans d'eau de Lescourroux, l'étang de Clairvivre, la gravière de Ménesplet et le plan d'eau de la Nette. Seule la pêche aux leurres équipés d'hameçons simples sans ardillons est autorisée sur les plans d'eau de Saint-Estèphe et de Fossemagne.
En Haute-Savoie, la pêche du brochet ferme le 29 février sur le lac d'Annecy. Sur le Lac Léman, elle ferme le 31 mars pour ouvrir le 21 avril.
En Haute-Vienne, le "carnadrome" de l'étang Rénier est ouvert mais uniquement aux pêcheurs à la mouche. Les lacs de 2ème catégorie restent autorisés aux leurres jusqu'au 10 mars, en relâchant tout brochet (Saint-Pardoux, Vassivière, le Palais, Chauvan, Saint-Marc, Artige, Villejoubert, Langleret, Bujaleurf, Fleix, Martineix, Larron). Sur Videix, fermeture le 8 mars. Toujours en respectant la réglementation en vigueur (no-kill bass par exemple sur Bujaleuf, Fleix et Videix).
En Charente, toutes techniques autorisées sur les barrages et plans d'eau de Lavaud et Mas-Chaban, le Sérail, Saint-Yrieix et Frégeneuil.
Dans la Creuse, cuillers et leurres sont autorisés sur quelques parcours de la Creuse, du Thaurion et de la Tardes. Sur les plans d'eau classés en deuxième catégorie, comme Vassivières par exemple, la pêche du sandre étant ouverte jusqu'au 10 mars, toutes les techniques sont autorisées, à condition comme toujours de relâcher les brochets.
Dans la Loire, dans les plans d'eau classés "touristiques", la pêche du brochet est autorisée toute l'année. Sur Grangent et Villerest, toutes les techiques restent autorisées jusqu'au 10 mars car la pêche du sandre reste ouverte. Tout brochet doit être remis à l'eau.
Dans l'Aude, le canal du midi et ses annexes (Roubine, Jonction) restent ouverts aux leurres en no-kill.
A noter que dans les Hautes-Pyrénées, on a fait le raisonnement inverse : la perche a depuis 2024 une période de fermeture, la même que celle du brochet et du sandre. Du coup, la question de continuer la pêche des carnassiers ne se pose pas vraiment ! C'est aussi le cas dans les Côtes d'Armor.