Commençons tout d’abord avec le haut de la pile ! La Fédération nationale de la pêche en France (FNPF) est présidée par Claude Roustan, réélu pour cinq ans. Elle est définie depuis 2006 par le Code de l’environnement comme étant un établissement d’utilité publique.
Regrouper
L’entité précédente, l’Union nationale pour la pêche en France (1947-2006), assurait sensiblement les mêmes missions. La FNPF a pour rôle, aux termes de la loi, de « regrouper les fédérations départementales et interdépartementales des associations agréées de pêche et de protection du milieu aquatique ». Elle fédère donc toutes les autres institutions et associations pour les représenter et les faire aller dans une même direction. Elle est également l’organe collecteur des cotisations. Lorsque vous achetez une carte de pêche, vous versez une somme au titre de la Cotisation pêche pour les milieux aquatiques (CPMA) qui s’élève à environ 35€ pour une carte annuelle personne majeure et revient dans les caisses de la fédération nationale. Cette somme est utilisée de manière assez large : contribution à des actions de gestion des milieux aquatiques, actions de formation, de promotion, de développement de la pêche et de la protection de l’environnement, etc.
Consultée
La FNPF est aussi une sorte de législateur du loisir pêche. Même si une fédération n’a aucun pouvoir quant à la création de textes légaux qui seraient insérés dans le Code de l’environnement, elle va au moins encadrer et légiférer cette pratique au niveau national. Elle est aussi l’interlocuteur politique unique du Gouvernement. Lorsqu’une réforme ou une mesure qui impactera la pêche est envisagée, c’est auprès de la FNPF qu’il se tourne. La loi prévoit en effet que la FNPF doit être consultée sur toute mesure réglementaire concernant la pêche de loisir. Cette notion de « consultation» ne donne en vérité qu’un pouvoir assez restreint face au Gouvernement qui peut très bien ignorer son avis s’il n’entend pas les arguments de la fédération.
Protectrices
Toutes nos institutions liées à l’organisation de la pêche voient leurs noms assortis de la mention «protection du milieu aquatique». En fait, ces instances sont tout autant destinées à promouvoir la pêche qu’à protéger au mieux le milieu naturel. C’est bien la preuve qu’il s’agit de fédérations d’exception: rares sont en effet les fédérations sportives par exemple qui, en plus d’avoir à promouvoir leur loisir, se soucient de cette indispensable protection de notre environnement naturel.
Les fédérations
La FNPF chapeaute donc toutes les fédérations départementales dont le rôle est fatalement assez différent mais capital notamment parce qu’elles sont au contact direct du préfet, autorité représentant l’État dans chaque département. Nos lecteurs le savent bien : en matière de pêche, le préfet est décisionnaire sur de très nombreux points. C’est lui, par exemple, qui va décider de placer une portion de rivière en parcours no-kill, fixer les tailles légales, les quotas, les réserves de pêche, etc. En d’autres termes, c’est avec lui que la fédération négocie pour que les attentes des pêcheurs soient contentées. Les fédérations ont également le pouvoir d’exploiter les droits de pêche qu’elles détiennent au bénéfice des associations agréées. Cette fois, le but est d’organiser l’action des associations agréées du département. Sinon, les fédérations départementales ont en gros les mêmes compétences que la fédération nationale : promouvoir la protection du milieu aquatique et coordonner l’action des associations.
Les AAPPMA
Au niveau local, on trouve l’Association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique (AAPPMA). Elle peut parfois ne concerner qu’une seule ville ou, au contraire, être implantée sur plusieurs communes. Ce n’est pas qu’une association classique loi 1901. Parce qu’elle est agréée par l’État, elle dispose d’un certain nombre de prérogatives, notamment celle de la gestion de lots de pêche. Ces pouvoirs lui sont conférés indirectement par l’État pour assurer une gestion adaptée des rivières présentes sur son territoire. C’est la structure la plus proche de la pratique, souvent celle qui mène le plus d’actions directement visibles par le pêcheur, favorisant et organisant la pratique locale de la pêche. C’est pour ces raisons que chaque pêcheur doit nécessairement être membre d’une association agréée. Dès l’instant où il prend sa carte de pêche, il le devient automatiquement, c’est son acte de souscription.
Un role large
Mais une AAPPMA, c’est aussi une structure qui promeut la protection de l’environnement et qui mène des actions de terrain. Bon nombre d’entre elles proposent ainsi, chaque année, de nettoyer les rivières et les berges, de mettre en place des actions d’étude, d’organiser des manifestations destinées à sensibiliser les plus jeunes sur l’environnement, etc. Son rôle est donc très large. En résumé, à chaque niveau ses compétences et ses attributions.
Le maillage territorial
En France, on ne compte pas moins de 94 fédérations départementales et plus de 3600 associations agréées qui sont chargées d’assurer la gestion halieutique et la protection du milieu aquatique. Les fédérations, départementales et nationale, sont des institutions absolument nécessaires car on comprend que 3600 associations, ça ne se gère pas sans mal.