C’est avec un petit a priori (pêche privée un peu chère) que nous passons, en juin dernier, le portail flambant neuf du Paris Predator Fishing, sur les étangs de la Bassée, en Seine-et-Marne, à une heure au sud de la capitale. Mais on nous y accueille avec chaleur. Guillaume Caron, le jeune responsable du domaine, nous conduit au grand club-house, entre deux jolis étangs. Ce sera notre QG pour la journée avec frigo, barbecue, toilettes, douches, tables, terrasse. C’est là qu’à son arrivée, chaque client-pêcheur est briefé autour d’un café. On y trouve aussi de quoi s’équiper pour la journée : moteurs électriques MinnKota, batteries lithium, échosondeurs Humminbird, épuisettes et tapis de réception, gilets de sauvetage (obligatoires), carte bathymétrique des étangs.
Le ton est donné
Guillaume impose une consigne stricte : bas de ligne en 80/100 minimum pour le brochet et 40/100 pour le black-bass. Il s’agit de limiter les risques de casse et, comme la taille XXL de l’épuisette, ça donne le ton : il y a des poissons-trophées ici, il n’est pas question de lésiner sur les moyens. Malgré la présence de six superbes étangs, la pêche ne représente que 15 % de l’activité du domaine. On y vient surtout pour des vacances, des mariages, des séminaires d’entreprises, des anniversaires, ou simplement pour passer un week-end dans un cadre calme et bucolique. Le domaine de 32 hectares est parfaitement équipé pour ça. Côté hébergement, on trouve ici des lodges très confortables (terrasse, télévision, climatisation, barbecue) au bord de l’eau, le parc ayant la capacité d’accueillir cinquante personnes pour la nuit. La villa Carpe Diem, la plus grande et la plus belle, joue la carte grand luxe sur ses 400 m2 pouvant accueillir douze personnes. Sous la terrasse au-dessus de l’eau, on entend chasser les black-bass !
Population d'exception
Ce jour-là, nous croisons deux pêcheurs matinaux, Sébastien et Rudy, venus de Valenciennes. Ils ont déjà à leur actif plusieurs séjours dans des centres de pêche privés, mais ce que proposent les étangs de la Bassée leur semble au-dessus, même si ce matin, les brochets sont sur off. Ils n’ont pris qu’un petit sujet. Preuve que la pêche peut être difficile malgré l’empoissonnement exceptionnel : plus de cinquante brochets métrés introduits, le record étant à 1,25 m. Car c’est l’argument numéro un du centre : réaliser ici le rêve de prendre le ou les poissons d’une vie. Le record pour la perche est à 48 cm, celui du black-bass à 56 et celui du sandre à 91. De gros sujets sont introduits chaque année.
De notre côté, notre duo de Nordistes tournant sur les quatre étangs à brochets, nous nous sommes intéressés au black-bass, deux plans d’eau étant aménagés spécifiquement pour ce carnassier. Nous avons commencé par l’étang Atoll. Des chasses en surface nous ont incités à tenter notre chance au stickbait. Choix validé dès nos premiers lancers. Nous avons pris un maximum de plaisir avec notre lot, classique avec cette espèce, de ratés pour des ferrages trop prompts ou trop tardifs. Nous avons aussi mis au sec deux autres jolis poissons en une petite heure. Les plus de cinquante, nombreux ici, et pour certains depuis plusieurs dizaines d’années, sont extrêmement méfiants. L’orage nous ayant obligés à écourter la séance, nous avons de nouveau déclenché quelques poissons calibrés du bord, après la pluie. Tous ces étangs offrent en effet des berges plutôt dégagées ou des trous dans la végétation qui permettent de pratiquer à pied. Idéal pour varier les approches après une longue journée de float-tube ou de bateau.
En pleine eau
Le lendemain, le temps restant changeant, nous avons longé les bordures à la recherche des gros brochets. La variété des postes – fosses, plages, berges encombrées, îles, herbiers, etc. – oblige à changer souvent de technique, ce qui est bien agréable. Ça n’a pas été facile, une bonne grosse cuiller nous rapportant un malheureux 60 cm. Malgré tout, un dernier lancer en pleine eau, alors que nous nous étions concentrés sans doute un peu trop longtemps sur les bordures, a vu notre montage se faire stopper par un vrai spécimen cette fois, visiblement en pleine forme et mesuré à 1,03 m. De toute évidence, Richard Kollé, le propriétaire du centre (voir encadré), ne nous avait pas menti !
Quatre questions à Richard Kollé, créateur de Paris Predator Fishing
La Pêche et les poissons : D’où vous vient cet intérêt pour la pêche ?
Richard Kollé : D’une famille de pêcheurs ! Mes grands-parents avaient une maison à Gravon, à quelques centaines de mètres d’ici. J’ai pris mon premier brochet métré sur l’étang Arôme, j’avais 14-15 ans. Le virus est resté, même si le temps manque, car je suis chef d’entreprise.
PP : Comment est venue l’idée de monter ce centre ?
RK : Fin 2017, j’ai vu un panneau À vendre sur l’étang Arôme… Cela m’est apparu comme une évidence, un rêve de gosse. Quelques mois plus tard, j’ai eu l’opportunité d’acheter un autre étang, puis un autre entre les deux… puis le domaine voisin. Avec ces 32 hectares, j’ai réfléchi à trouver une certaine forme de rentabilité car j’ai investi plusieurs millions d’euros dans cette histoire !
PP : De quelle façon gérez-vous l’empoissonnement ?
RK : J’écoute les pros : ne pas être surdensitaire, ne pas mélanger les espèces, comprendre les attentes des clients. On a mis une cinquantaine de brochets métrés, et 500 kg de black-bass seulement car il y en avait déjà beaucoup. Et nous avons attendu un an que les poissons s’intègrent dans leur nouveau milieu avant d’ouvrir, en 2020.
PP : La pression de pêche complique-t-elle la donne ?
RK : En fait, la pression de pêche est très limitée. Quand il y a des carpistes, on ne pêche pas le brochet. La pêche est fermée l’été et dès qu’on voit les frayères à black-bass, on ferme. En réalité, deux ou trois pêcheurs pêchent sur trois ou quatre plans d’eau chaque jour pour que le client qui vient chez nous soit dans les meilleures conditions possibles. Mais vous connaissez la pêche, rien n’est garanti. Cette année, le record est à 1,20 m, un brochet pris par un gamin de treize ans, venu avec son père !
La bonne formule
Depuis notre passage, un guide de pêche est venu renforcer l’équipe pour accompagner les clients aussi bien sur les étangs du centre que sur la Seine toute proche. Varier les plaisirs en s’installant sur place deux ou trois jours, c’est le package, certes onéreux mais en général conseillé pour rentabiliser à fond sa venue, plutôt que de choisir une formule à la journée obligeant à faire un choix entre brochet et black-bass… et à quitter les lieux à 18h00 à la fermeture.
Renseignements pratiques
Pêche
- Fermeture carnassiers : juillet-août
- Fermeture black-bass : période de frai
- Choix par journée : brochet ou black-bass
- Carpe : réservation sur www.thecarpspecialist.co.uk
Tarifs 2021
- Pêche : 150 € par jour (base 1), 125 € (base 2 et plus)
- Guidage : 200 € par jour (base 3)
- Hébergement : 138 à 420 € la nuit pour 5 à 12 personnes
Contact
Paris Predator Fishing
6, chemin de la Tombe
77118 Gravon
Tél. 06 14 12 96 45
Site : https//etangsdelabassee.com