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L’influence de la Lune sur la pêche et les poissons

Michel a capturé ce superbe brochet d’un mètre tout rond la veille de la pleine lune, une période considérée en effet comme favorable.

Crédit photo Michel Tarragnat
L’incidence de la Lune sur les poissons et leur pêche est un sujet maintes fois abordé et qui ne sera sans doute jamais définitivement tranché. Néanmoins, Michel Tarragnat qui y croit, du moins en partie, nous livre quelques-unes parmi ses plus récentes observations.

Chercher à comprendre quelle pourrait être l’influence de la Lune sur nos pêches se heurte à plusieurs problèmes comme les biais possibles, le nombre de facteurs ayant une influence, la Lune n’étant que l’un d’entre eux, et la quantité de données nécessaires pour valider ou invalider une théorie. Cette complexité peut vite décourager, surtout pour un maigre bénéfice. 

Le carnet de prises

Personnellement, en dépit de bonnes résolutions prises en diverses occasions, je n’ai jamais réussi à tenir un carnet de prises plus d’un an. J’ai du mal à me plier à ce genre de routine pourtant indispensable si l’on veut mettre quoi que ce soit en évidence. Nous allons voir que, néanmoins, l’avènement de l’informatique peut rendre quelques services en la matière, permettant de vérifier plus facilement certaines théories et de faire quelques observations surprenantes sans passer par la tenue contraignante d’un carnet de pêche. On trouve en effet désormais nombre de petits logiciels ou d’applications disant tout des phases lunaires (lever, coucher, distance, etc.) sous une longitude donnée, non seulement aujourd’hui mais dans 15 jours comme dans 20 ans ou il y a 20 ans. Certaines se hasardent même à pronostiquer les journées favorables à la pêche, en se basant sur la théorie de Knight. Exemple de logiciel bien connu de ce type : Moonphase 3.4. Et c’est là que les choses deviennent intéressantes car, outre que ces petits programmes simplifient bien les choses pour qui voudrait tenir sérieusement un carnet de pêche mentionnant la phase lunaire, ils permettent surtout de retrouver a posteriori quelle était cette phase de la Lune le jour où vous avez pris tel ou tel gros poisson, réussi une pêche exceptionnelle ou, au contraire, enregistré un capot mémorable. 

Les outils nécessaires à un examen poussé de ses statistiques de captures sont facilement accessibles sur Internet.
Crédit photo : Michel Tarragnat

Un peu de mémoire 

Autrement dit, ils permettent de faire une rétrospective lunaire à partir de données anciennes. Le tout est de se souvenir du lieu et de la date exacte à laquelle telle ou telle capture a été réalisée. Or, si vous photographiez vos plus belles prises, vous disposez de ces informations, puisque tout document numérique est daté. Mais même sans photo, si vous avez un peu de mémoire ou tout simplement si vous avez tenu un carnet de prises daté, vous pouvez faire cette recherche. C’est ainsi que je me suis livré à l’exercice, à partir de photographies datées et de vestiges de carnets de prises, sur plusieurs années. Parce que c’était le plus facile, je me suis d’abord intéressé aux prises de gros poissons, avec un échantillon d’une cinquantaine de captures, essentiellement des brochets de plus du mètre, des perches de plus de 47cm, des sandres de plus de 85cm et des black-bass de plus de 55cm. 

Un beau sandre de 90 cm pris deux jours avant la nouvelle lune.
Crédit photo : Michel Tarragnat

Deux bonnes périodes 

Le fait majeur qui ressort de ce travail d’archiviste, c’est qu’il semble bien exister deux périodes dans le mois réellement propices aux prises de gros poissons : celles de la pleine et de la nouvelle lune. Les chiffres sont assez éloquents : pleine lune 52%, nouvelle lune 40%, 1er quartier 4 %, 3e quartier 4 %. Comme on dit « Ça commence à causer ! » On remarque en effet une tendance forte, même si l’échantillon est assez faible et qu’un plus grand nombre de données pourrait lisser les écarts. Bien que ces résultats soient en concordance avec les théories solunaires, ils m’ont tout de même surpris en ce qui concerne la pleine lune, que j’ai toujours considérée comme une période à risque. En fait, le jour même de la pleine lune, celui où elle est à 100% d’illumination, est en fait généralement mauvais. Mes statistiques ne montrent aucune prise de gros poisson ce jour-là. En revanche, les trois jours qui précèdent et les trois qui suivent sont excellents pour ce qui est des chances de prendre un poisson trophée. J’insiste sur ce point : ce n’est pas particulièrement une période propice aux pêches faciles avec de nombreuses touches, c’est souvent entre un et trois poissons dans la sortie. Une pêche plutôt difficile donc, mais avec de très bonnes chances de piquer de beaux voire de gros poissons. Le même phénomène ressort s’agissant de la nouvelle lune : trois bons jours à gros poissons avant et après. Mais on note quelques nuances, comme le fait que le jour même de la nouvelle lune, avec 0 % d’illumination, ne semble pas poser de problème, et que le nombre de prises peut être assez élevé, ce qui est rare en pleine lune. De ce point de vue, les chances de faire une très belle pêche, en quantité comme en qualité, semblent meilleures à la nouvelle lune. La pleine lune paraît très propice à la prise de gros poissons mais, on l’a vu, au prix de journées austères. 

Quelques relevés statistiques de Michel.
Crédit photo : Michel Tarragnat

Il n’y a pas que la lune 

Mais que dire des journées où l’on enregistre beaucoup de touches, sans forcément que ce soit le fait de gros poissons ? Là encore, pleine lune et nouvelle lune sortent du lot dans mes statistiques avec quatre journées exceptionnelles : deux jour nées à 100 sandres (nouvelle lune et 2 jours avant la pleine lune), une à 13 brochets dont 6 métrés (2 jours avant la nouvelle lune) et une à 70 brochets de toutes tailles (pleine lune + 2). Je suis certain que la phase lunaire ne suffit pas à expliquer ce genre de résultats, conjonction de plusieurs facteurs tous favorables : Lune sans doute mais aussi période faste (pic annuel), météo favorable, etc.

Michel considère que les tables solunaires mises au point par John Alden Knight n’ont que peu d’intérêt. Trop d’éléments étrangers à la Lune entrant en ligne de compte à ses yeux.
Crédit photo : Michel Tarragnat

Pas de miracle

 La Lune ne saurait donc à elle seule expliquer des pêches exceptionnelles, mais on peut admettre qu’elle y participe sans aucun doute. Du reste, les pêches médiocres, en période favorable, ne sont pas si rares. Mais, même en période de disette, si la Lune ne fait pas de miracle, elle semble au moins influencer les prises d’assez gros poissons. Pour en revenir à mes statistiques, je remarque une tendance aux jolies pêches en nombre de prises mais sans gros poisson aux 1er et 3e quartiers. Mais là, je suis moins affirmatif parce que c’est le genre de pêche très agréable mais qui ne laisse pas un souvenir indélébile ni de traces photographiques. Il me faudra plus de temps pour me faire une idée sur la valeur réelle de ces périodes-là. Qu’en est-il des prévisions horaires, ces fameux pics d’activité majeurs ou mineurs, d’une à deux heures chaque jour ? J’ai joué le jeu, acheté les tables, les ai imprimées et emportées avec moi une saison entière, guettant les périodes présumées fastes. Le résultat a été très mitigé. À savoir que parfois ça colle, et souvent… pas du tout ! Même en admettant, et c’est une évidence, que d’autres facteurs viennent perturber les pronostics, je reste peu convaincu par ce type de prévision. 

Une très belle sortie, deux jours avant la nouvelle lune aussi, et une très grosse journée brochet dans les relevés statistiques de Michel.
Crédit photo : Michel Tarragnat

Se faire son avis

Que dirions-nous de bulletins qui prévoiraient la bonne météo une fois sur deux ou sur trois ? Qu’ils sont inutiles ? C’est mon avis au sujet des tables solunaires. Mais un avis n’a pas force de preuve, alors n’hésitez pas à vous forger votre propre opinion, tous les outils utilisables étant désormais à votre disposition.

La théorie de Knight

L’influence de la Lune sur la pêche a été théorisée par l’Américain John Alden Knight dans ses fameuses tables solunaires, supposées prédire les meilleures périodes du mois en fonction des phases lunaires : montante, pleine, descendante et nouvelle. Les meilleures périodes seraient celles où l’influence de la Lune et du Soleil est maximale, c’est-à-dire quand Terre, Lune et Soleil sont alignés. En mer, cela correspond aux périodes de vives eaux (marées amples) et donc à celles de pleine et nouvelle lune. Ces tables proposent même une prévision des meilleures heures de la journée ou de la nuit (pics d’activités mineurs et majeurs) en se basant sur des positions particulières de la Lune (lever, apogée, périgée, etc.). On peut facilement se procurer ces tables sur Internet pour moins de 10 €. Attention à bien renseigner vos latitudes et longitudes.

 

Adresses et logiciels

  • Moonphase 3.4 pour PC : à télécharger sur www.tingan.com (onglet Space, à gauche).
  • Applications : Phases de la lune, Ma phase lunaire, Pêche et lune, Fishing calendar, etc. sur Google Play Store
  • Tables solunaires : sur www.solunar.com

 

 


 

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Biologie – Environnement

Magazine n°918 - novembre 2021

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