Prendre une grosse truite à la mouche sèche demeure toujours un rêve pour de nombreux pêcheurs. Dans un petit ruisseau, une belle de 40 cm sera considérée comme un trophée alors que dans une rivière de plaine, plus large, plus profonde et bien plus riche en nourriture, cette taille très subjective est portée à 60, 70 voire à 80 cm. Contempler un tel poisson qui aspire des insectes sous les frondaisons est déjà un spectacle magique dont il faut savoir profiter quelques instants. Mais poser son artificielle un bon mètre cinquante devant son nez, et enchaîner un ferrage légèrement retardé, suivi d’une bagarre dantesque constituent une quête ultime pour les passionnés que nous sommes. Oui, les grosses truites sont des poissons uniques, merveilleux et rares, qu’il faut savoir approcher et séduire avec moult précautions. Un grand poisson sauvage connaît bien « la musique » et la présentation en surface doit être irréprochable! Cette pratique, tout comme la nymphe à vue, s’apparente davantage à une chasse, à une traque, qu’à une classique pêche à la mouche… J’ai toujours en mémoire ces très grosses truites qui longent les bordures sur la grande rivière de mon département, qui prennent çà et là une crevette ou un porte-bois, mais qui se ruent littéralement sur une émergente de mouche de mai ou de sedge gris, présentée au bon moment ! Mai et juin sont les mois les plus favorables, car ils voient l’apparition de gros insectes, qui sont justement ceux qui font sortir les spécimens de leurs caches ! Inutile de fouetter au petit bonheur la chance, il faut repérer le poisson ou son gobage caractéristique en aspiration. Les grandes truites ne font pas de bruit au gobage, elles sont discrètes et se placent dans les veines d’eau les plus porteuses en nourriture, car leur taille imposante dissuade les autres poissons du secteur. Le pêcheur doit alors se placer au mieux, ne rentrer dans l’eau que si nécessaire et faire un minimum de gestes. Dans ce numéro, j’ai demandé à notre expert, Herlé Hamon, de « plancher » en détail sur ce sujet. Il vous livre ici une multitude de combines, d’astuces qui sauront à n’en point douter vous faire réussir dans cette quête du Graal ! Si le côté technique est très important, le choix du parcours et parfois même du secteur est aussi l’une des clés de la réussite. Mai et juin sont décidément des mois rêvés pour nous, pêcheurs à la mouche. Une saison où tout est possible…
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L'édito de Pêche Mouche n°150
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