J’ai souvent eu l’occasion de dire ici même combien j’appréciais l’à-propos, l’inventivité et même, disons-le, l’intelligence de ces Géo Trouvetou pêcheurs-inventeurs-bricoleurs dont certaines trouvailles ont transformé notre quotidien au bord de l’eau. En trente ans de carrière, j’en ai vu passer, des plus formidables aux plus anecdotiques, les inventions vraiment géniales étant loin d’être les plus nombreuses. S’agissant de certaines divagations catastrophiques, n’insistez pas, je ne donnerai pas de noms ici –sauf proposition financière intéressante bien entendu…– préférant attirer l’attention sur la petite cohorte des vrais découvreurs, de ceux qui, de tout temps, ont réellement et avec talent fait avancer le schmilblick. C’est ainsi que, de mon point de vue, les pêcheurs de truites doivent beaucoup à l’un des plus illustres représentants de cette dernière confrérie qu’est Olivier Plasseraud. Ce bavard impénitent –faites l’expérience : lui couper la parole est un exercice d’une redoutable complexité– est notre invité ce mois-ci, ce n’est pas la première fois. Il nous dévoile un petit montage né de ces intenses cogitations dont il a le secret. Son principal atout, nous dit Marc Delacoste, est de simplifier la pratique de la pêche au toc pour un jeune pêcheur qui la découvrirait. Son drop-toc rejoindra-t-il, dans le bagage technique des pêcheurs de truite, ses célèbres Larvor et Alvor, mis au point il y a quelques années déjà ? L’avenir le dira mais cet homme-là inspire confiance, parlant beaucoup certes… mais rarement pour ne rien dire.
Olivier fut, nos plus anciens lecteurs le savent, l’un de nos précieux collaborateurs il y a bien longtemps, avant de prendre en mains les destinées de la fédération de Haute-Garonne dont il est le directeur depuis 2009. Au-delà de ses qualités de pêcheur et d’inventeur, il fait surtout partie de ces précurseurs qui ont instillé un vrai professionnalisme au cœur du milieu associatif qui gère l’organisation de la pêche en eau douce en France. Cette évolution bénéfique a fait école puisque de nombreuses fédérations sont aujourd’hui dotées d’un directeur et d’équipes de techniciens salariés et d’intervenants compétents. Tous effectuent un travail de terrain difficile et remarquable qu’à plusieurs reprises nous avons mis en lumière dans nos colonnes. Avec des résultats sur les milieux et les populations qu’ils tentent de protéger du mieux qu’ils le peuvent, les effectifs de garderie étant loin d’être extensibles. C’est en ce sens que nous relatons dans notre rubrique Droit l’intervention pleine d’aplomb d’un autre directeur, Pierre Pommeret, qui pilote lui la fédération de Haute-Vienne, lors d’une audience du tribunal de Limoges. Y comparaissaient en effet deux individus reconnus coupables de braconnage intempestif sur Saint-Pardoux (treize sandres au bateau en période de fermeture !), condamnés dans la foulée à plusieurs milliers d’euros d’amendes et de dommages et intérêts. Pierre réussit en effet à faire comprendre au tribunal, profitant de ce que ce dernier venait justement de faire prêter serment à des gardes-pêche, combien ce comportement portait atteinte au long, patient et coûteux effort de soutien aux populations de sandres entrepris depuis des années par sa fédération et financé, a-t-il tenu à rappeler, par l’argent des pêcheurs. Nous revenons aussi sur la très lourde condamnation qui a frappé, dans l’Ain, un individu ayant explosé son quota de truites le jour même de l’ouverture. Voilà qui aura fait monter pour ces énergumènes le prix du kilo de truite et de sandre, dont ils n’auront même pas eu le loisir de lever le moindre filet, à des niveaux jamais atteints. Une inflation dont on n'ira pas se plaindre.